Défaite des maîtres et des possesseurs de Vincent Message (2016)
Vous venez d'ouvrir la dixième case du calendrier de l'avent ! Il était en compétition lors du prix littéraire de Cognac en 2016. Lu à cette occasion.
C'est la défaite des hommes, ces anciens maîtres et possesseurs de la Terre et de tout ce qui s'y trouve.
L'histoire débute par un accident, celui d'Iris. Malo Claeys est rentré chez lui et n'a pas retrouvé Iris, jusqu'à ce qu'on l'appelle pour lui apprendre l'accident. Elle est vivante mais sa jambe est foutue. Ils doivent l'opérer mais ne peuvent pas. Son bracelet d'identification est cassé.
Les ennuis commencent. Malo doit lui refaire un bracelet, mais sans passer par les voies normales car la situation d'Iris ne l'est pas. En effet, ils vivent tous les deux dans la clandestinité, dans une histoire d'amour interdite. Car Malo est l'un des "démons" et Iris est une humaine.
Malo nous explique que son espèce est arrivée sur Terre la génération précédente et qu'elle a tenté de prendre contact avec les hommes. Ceci n'a pas fonctionné et ils sont devenus la race supérieure, faisant subir aux hommes ce qu'ils faisaient autrefois aux animaux.
Dans un second temps, nous en apprenons plus sur cet aspect du livre entre les hommes de compagnie, ceux qui travaillent et ceux élevés pour leur viande (en batterie...)
A travers cette histoire, serait-ce une critique de notre société ? Entre la cruauté reproduite sur les animaux (ici faite aux hommes), le non partage de la planète, l'irrespect envers toutes les autres espèces et même entre les hommes, l'orgueil de se déclarer supérieurs aux animaux et leur retirer toute liberté, de fermer les yeux sur certaines pratiques parce que ça nous arrange...
Vraiment seulement la défaite des humains ? Non, le titre englobe plus de choses puisque c'est la défaite DES maîtres et DES possesseurs (ce qui porte à réfléchir.)
Une histoire très bien faite. Même si nous comprenons qu'ici les hommes remplacent les animaux, nous ne pouvons nous empêcher d'y voir des hommes et de ressentir de l'empathie et une grosse dose d'horreur.
Attention, des phrases très longues qui peuvent faire penser à Proust, mais très bien maîtrisées. Il faut bien marquer la ponctuation lors de la lecture.
Il était passé dans une médiathèque près de chez moi et le débat s'était porté sur l'élevage. Ce passage est assez dur et les agriculteurs venus n'étaient pas satisfaits. Un autre élément m'a beaucoup marquée et j'ai pu en parler avec lui : la scène de vote... je vous laisse découvrir.
Marion (Source image : médiathèque de Neuville)