Phobos 2 à 4 de Victor Dixen

Publié le par Marion L.

Phobos 2 à 4 de Victor Dixen

Bonne année 2020 à tous !

Pour découvrir ou redécouvrir le premier tome, cliquez sur le titre : Phobos 1

Phobos 2 : Il est trop tard pour oublier (2015)

     Nous avions laissé les 12 prétendant.e.s en pleine crise depuis la révélation de Leonor sur le programme Genesis. Pas si idyllique que ça. Ces douze jeunes gens pensaient commencer une nouvelle vie sur Mars. Ils avaient quelques mois - le temps du trajet - pour trouver la personne avec laquelle ils voulaient construire cette nouvelle vie. Afin, à terme, de former six couples dans le but de fonder une famille sur Mars.

     La venue sur la planète n'est pas sans repos après cette révélation. Il leur reste quelques mois pour résoudre le mystère et vivre. Avec la menace de Serena sur leur dos. Par chance, les douze trouvent de l'aide via une voie qu'ils ne pensaient pas.

     L'accent n'est pas mis sur les couples comme cela aurait pu être. Mais sur cette tension et la guerre avec Serena. C'est d'ailleurs ce qui rend ce livre intéressant. Le rapport de force Leonor/Serena et leurs joutes verbales.

     Victor Dixen s'amuse aussi avec les codes de la téléréalité. Les moments forts sont ponctués par des pages de pub. Des pages marquantes par leur ridicule. Mais des publicités qui pourraient exister.

Les prétendants sont des produits commerciaux exploités à leur maximum. Ce qui est bien vu de la part de l'auteur.

     Mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, sans que je puisse dire quoi. Mais je n'étais pas subjuguée par ce tome 2. A suivre.

Phobos 3 : Il est trop tard pour renoncer.

"[…] ce ne sont pas les événements qui comptent, mais le moment où ils se produisent et la manière dont ils sont interprétés." (page 112)

     Plus d'un an après la lecture du tome 2, me revoilà avec le 3. Le temps de me souvenir des tomes précédents, de remettre les événements et de réapprendre à connaître les personnages, me voilà dans l'histoire. Une histoire étoffée avec ses 620 pages.

     Le tome 2 se déroule sur deux ans et se concentre cette fois sur la politique. Serena, sur Terre, prend de plus en plus de pouvoir et le tout prend une dimension plus politique avec des actions en sous-main, de la propagande, des relations internationales…

     Vous pensez que les idées Hitlériennes étaient oubliées ? Quelles ne seraient pas reprises par un américain ? Détrompez-vous. Repli sur soi, dictature, peuple élu, embrigadement de la jeunesse… je n'en dis pas plus. Et sur Mars ? Des tensions naissent.

     J'ai vu que je n'avais pas été emballée par le 2. Le 3, au contraire, est intense. Un début un peu compliqué (très certainement dû au temps écoulé entre mes deux lectures.) Une fin très forte, chargée en tensions. Je suis très curieuse de découvrir le tome 4... que peut-il se passer maintenant ?

Un livre ambitieux. Les colons passent au second plan malgré leur présence.

Phobos 4 : il est trop tôt pour respirer.

"Mais Panopticon n'a fait que porter les premiers messages - et s'ils ne l'avaient pas fait, un frustré quelconque s'en serait chargé à sa place. Tout le reste, les tombereaux d'insultes puant la méchanceté, ta chère humanité ne les doit qu'à elle-même. Internet devrait être un temple de l'intelligence, mais regarde ce que les gens en font trop souvent : un dépotoir de la bêtise. Le monde d'écrans qu'ils se sont bâti devrait refléter les merveilles éclatantes de la nature et de la pensée : il reflète surtout la noirceur des turpitudes humaines.

- C'est parce que certaines personnes ne savent pas où est la vérité.

-[…] Ils savent très bien où est la vérité, au contraire. Au fond d'eux, ils le savent. Mais ils choisissent plutôt de croire aux faits alternatifs, aux fake news et aux conspirations. Parce que ces dernières leur permettent d'exprimer leurs passions les plus inavouables : la jubilation narcissique de la mauvaise foi, la peur panique du changement, l'instinct de revanche contre son prochain.

[…]- Le besoin de se venger est la chose au monde la mieux partagée, ajouta-t-elle. Nul n'y échappe, ni les petits ni les grands." (pages 550-551)

     Dans ce dernier opus l'accent est mis sur les réseaux sociaux (comme le montre l'extrait). Sans trop en révéler, les pionniers peuvent mettre en place des chaînes personnelles. Grâce à elles, nous découvrons les commentaires laissés, pollués par les haters et les trolls (cf citation.)

     Il se passe beaucoup de choses dans ce tome 4, lui aussi chargé en tensions. Les événements s'enchaînent. Et même si parfois Victor Dixen va loin et qu'on peut frôler un certain n'importe quoi, il nous captive et nous suivons l'histoire avec plaisir.

Et la série alors ?

Une histoire qui s'achève pour nous. C'était un plaisir de suivre les aventures de ces pionniers. Et à travers leurs histoires, c'est une forme de réalité qu'il décrit. Il y a des messages, des clins d'œil à ce que nous vivons : la folie des réseaux sociaux, la manipulation par l'image, les enjeux d'un réchauffement climatique, l'éthique de certaines pratiques médicales, le choix à mener des combats et à donner pour certaines causes (comme cette maladie D66. La recherche peut enfin avancer car un enfant d'une riche héritière en est atteint), le gros n'importe quoi de la téléréalité et ce qu'elle implique quand on creuse…

Beaucoup de données, dans une histoire prenante qui nous fait passer un bon moment.

Marion

Publié dans Jeunesse - Adolescents

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