La cité sans aiguilles de Marc Torres (2014)
Une petite pépite. Un conte qui se cache sous une forme de roman.
Le résumé commence par "il était une fois" et c'est exact, il était une fois l'Horloger, l’Écrivain et le Guerrier. Pas un horloger, un écrivain ou un guerrier, mais "le". Ils sont - à la suite d'expériences et de rencontres - la représentation, le summum de leur art. Voués à se rencontrer et marcher vers la cité sans aiguilles pour empêcher l'ancien roi blanc devenu fou de remonter le temps.
Comme tous les mercredis il s'agit d'une ancienne lecture. Et mes notes sont... comment dire... un peu floues. Je les ai relues avec des "mais qu'est-ce que j'ai voulu dire !" Dommage, car j'en garde un très bon souvenir. Je vais tenter de vous le vendre au mieux avec tout ça.
Tout commence par l'horloger qui veut parcourir le monde pour perfectionner son art car on n'a jamais fini d'apprendre. De l'écrivain qui a vu dans un texte qu'il devait rejoindre la cité sans aiguilles. Et du guerrier qui part d'une vengeance et finalement apprend...
La cité sans aiguilles paraît hors de l'espace et du temps. Pas du tout. Personne ne sait exactement où elle se trouve et le roi blanc, son souverain, est un personnage de légende.
Cette ignorance est-elle due au fait que le roi blanc soit devenu le roi fou et que la cité blanche soit devenue la cité sans aiguilles ? Ou alors est-ce une légende, une histoire ? Mais comme l’Écrivain le raconte, "toutes les histoires sont vraies, il suffit de le décider."
Un sentiment de rêve nous saisit lors de la lecture. Peut-être rehaussé par le fait que les personnages n'ont pas de nom, ils sont une fonction. Comme si on nous racontait une légende. Et c'est fascinant.
Nous quittons le réel pour entrer dans un nouveau monde semblable au nôtre et pourtant si différent.
Le temps est important. Les personnages tentent d'empêcher le roi fou de remonter le temps. Et dans le récit alors ? Il n'y a pas de retour dans le temps. Jamais. Nous en apprenons plus sur les personnages et un éventuel passé, mais toujours par des paroles, des souvenirs, pas par la narration.
Cette histoire ressemble aux contes, dans les faits racontés et la manière de les raconter.
Et l'aventure commence pour nos héros. Pendant toute la durée du livre ils sont sur la route et nous découvrons leur vie. Pas comme un roman d'aventure, mais comme un voyage. Un voyage un tantinet spirituel. Pas l'aspect religieux du terme, mais le côté mystérieux de ce que l'homme ne comprend pas. Et cela les porte vers cette rencontre avec ce quatrième personnage qu'on voit évoluer : le roi blanc. Une forme de pèlerinage.
Il y a quelque chose de magique qui se dégage de ce livre. Retrouvons cette capacité qu'ont les enfants de se laisser porter par une histoire. Un conte incroyable !
Facile à deviner, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui n'a pas voulu me lâcher.
Marion (Source image : médiathèque de Neuville)