Quelques minutes après minuit de Patrick Ness (2012)

Publié le par Marion L.

Quelques minutes après minuit de Patrick Ness (2012)

D'après une oeuvre originale de Siobhan Dowd. Adapté au cinéma en début d'année 2017.

      Que dire de cette histoire... Conor est un jeune garçon qui fait un terrible cauchemar toutes les nuits. C'est aussi un garçon qui juste après minuit reçoit la visite d'un monstre. Un monstre dont il redoutait la venue et qui, au final, ne l'effraie pas tant que cela.

       Le monstre est un ancien dieu (le nom de Cernunnos, un dieu celte, est prononcé) qui prend la forme de l'if à côté de la maison de Conor, et vient le soir à minuit sept précisément.

      Il vient lui raconter trois histoires et attend de Conor une quatrième, la vérité. Ces histoires sont comme des morales, rattachées à ce que peut vivre Conor dans son quotidien.

     Car Conor est avant tout un petit garçon dont la mère est malade. Un garçon qui ne supporte pas la gentillesse (la pitié) des autres, qui prend les persécutions d'Harry et de ses amis comme des bénédictions - les seuls à lui parler, à le voir, et à ne pas le considérer comme un pestiféré - et qui se ment à lui-même.

      A tel point qu'il en fait des cauchemars et que le monstre est venu pour qu'il regarde la vérité en face. Un monstre qui n'a rien d'effrayant à côté du vrai, celui de ses plus sombres terreurs nocturnes et diurnes, de celui qu'il craint vraiment.

      Au début on pense que l'histoire va parler de monstre caché sous le lit, qui vient la nuit pour effrayer les enfants. Alors qu'en vrai il est tout autre, et Conor l'apprend tout au fil de l'histoire.

     L'histoire est là : un garçon qui doit vivre avec la terrible maladie de sa mère. Il doit s'avouer qu'elle va mourir, et même s'il ne veut pas, même s'il l'aime de tout son cœur et souhaite la garder auprès de lui. Et surtout, apprendre que ce n'est pas sa faute, et qu'il se peut que devant les vrais monstres on ne puisse pas toujours faire grand chose.

Un livre très poignant puisqu'il s'adresse au survivant.

      Nous suivons Conor, nous le voyons évoluer, espérer, vivre avec difficulté cette situation, craindre plus que tout la fin mais la désirer au fond de lui pour que le cauchemar éveillé, provoqué par ce monstre beaucoup trop réel, prenne enfin fin.

Il faut dire ce qui est : voilà une belle histoire bien triste.

       Les illustrations du livre sont superbes. L'illustrateur a joué sur le noir, ce qui rappelle l'univers du cauchemar.

Un livre qui m'a touchée

Marion (Source image : Babelio)

Publié dans Jeunesse - Adolescents

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