Ukiyo-e (un art japonais)

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Introduction

 

            Ukiyo-e signifie « monde flottant », une expression bouddhiste en japonais. A l’origine ce terme faisait référence au caractère éphémère de la vie, où toute joie est fugace et toute expérience imprégnée de tristesse. Son sens change au milieu du XVIIème siècle. Il ne représente plus l’adversité, ni le chagrin, mais désigne les plaisirs de la ville. Certes ces plaisirs sont eux-mêmes éphémères, mais il faut en profiter. L’ukiyo-e représentait une philosophie de vie prisée par des marchands prospères depuis peu. Il désigne un état d’esprit libre et détaché ; une forme de dandysme qui caractérisait les citadins de la période Edo. Ce sont les habitants d’Edo qui ont changé son sens à une époque où la ville connaissait une grande expansion, due à son nouveau statut de capitale et à la paix qui régnait dans le pays.

            Le terme ukiyo apparait pour la première fois dans son sens actuel dans Les Contes du monde flottant (Ukiyo monogatari) d’Asai Ryoi en 1665. Voici ce que l’on peut trouver dans sa préface :

« Vivre uniquement le moment présent,
se livrer tout entier à la contemplation
de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier
et de la feuille d'érable... ne pas se laisser abattre
par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître
sur son visage, mais dériver comme une calebasse
sur la rivière, c'est ce qui s'appelle ukiyo »

            Avant que Tokugawa Ieyasu (1542-1616) ne fasse d’Edo sa capitale, la ville était un village de pêcheurs. A la fin du XVIIème siècle elle devient une grande métropole. La moitié de sa population était composée de samouraïs, de fonctionnaires, de serviteurs du shogun ou encore des membres des suites installés par les seigneurs locaux (les daimyos). Les samouraïs étaient oisifs et s’adonnaient aux loisirs. Le reste de la population regroupait des marchands, des artisans, des domestiques… La croissance rapide et la reconstruction de la ville (après de nombreux incendies) permirent à des marchands de faire fortune. Eux aussi disposaient d’argent et pouvaient se faire plaisir. C’est ce que nous verrons plus en détail par la suite.

            Au XVIème siècle, la peinture de scènes de la vie quotidienne (fêtes, festins, banquets, vie urbaine…) se développe et orne l’intérieur des maisons nobles, sous la forme de paravents ou de cloisons décorées. L’ukiyo-e doit son origine, en partie, à ces représentations de la vie moderne des grandes villes.

            Les samouraïs devaient suivre des règles et ne pouvaient pas se laisser-aller aux plaisirs qui caractérisaient le « monde flottant ». Mais l’ukiyo-e eut tout de même un certain succès (même chez les samouraïs.)

            L’ukiyo-e fut peut-être le genre le plus innovant et le plus vital apparu durant la période Edo.

            Nous verrons dans ce dossier un peu d’histoire pour connaitre les contextes économique, historique, politique ou culturel qui ont conduit à la création ou qui entourent cet art. Puis, nous expliquerons ce mouvement en abordant ses concepts, ses thèmes, la censure – une réalité -…, accompagnés d’exemples. Enfin, nous terminerons avec les influences de cet art sur les occidentaux après l’ouverture du pays, et des occidentaux sur les japonais, avant de conclure.

 

I-     Contexte

·         Contexte historique :

            Une hiérarchie rigide dictait les relations entre les classes sociales. Le samouraï surtout, comme expliqué dans l’introduction, devait respecter un code de conduite strict. Mais l’ukiyo-e toucha tout de même cette partie de la population. Malgré tout cela il était jugé scandaleux, ce qui explique pourquoi dans les peintures les samouraïs avaient la tête cachée par un chapeau de paille. Parfois, les autorités intervenaient et sévissaient face à ce comportement dépensier incompatible avec leur statut. Cependant, cette défaveur officielle ajouta au succès de cet art.

            Différentes périodes caractérisent l’ukiyo-e. Tout d’abord l’ère Edo (1603-1868). Le Japon est unifié et connait une période de paix. Mais c’est également une période de centralisme politique oppressant et d’isolationnisme extrême. Nous développerons cet aspect dans le contexte économique avec la montée de la bourgeoisie. La seconde période est celle « Meiji » avec la chute des Tokugawa et la restauration du pouvoir impérial. Le Japon s’ouvre au reste du monde après 200 ans d’isolation totale. Cela fut un réel choc culturel. Les couleurs naturelles de l’ukiyo-e sont remplacées par des teintes chimiques à l’aniline importées d’Allemagne. La troisième est le mouvement « Shin Hanga » (la nouvelle vague), où l’ukiyo-e est reconnu comme forme d’art graphique élitiste. L’éditeur Watanabe combina les sujets traditionnels avec des éléments occidentaux comme la lumière et la perspective. Il commandait des œuvres et les vendait à des collectionneurs étrangers. La quatrième est le mouvement Sosaku Hanga : la fabrication de l’ukiyo-e comporte plusieurs étapes (la conception de l’image, la gravure sur bois, l’impression et la publication) exécutées par des personnes différentes. Dans ce mouvement, un artiste doit être impliqué dans toutes ces étapes.

            En 1603, le shogun Tokugawa Ieyasu, s’engage dans une période d’immobilisme politique (l’ère Edo), pour éviter à son pays la guerre civile qui sévit au Japon depuis quarante ans. La paix revient tout comme la prospérité économique et une forte croissance démographique (en 120 ans la population est passée de 12 à 31 millions d’habitants, plus du double.) Cela amène à un isolationnisme et à une rébellion en 1638 (la rébellion de Shimabara), au cours de laquelle 37 000 chrétiens japonais ont trouvé la mort dans la région de Nagasaki. A partir de cet instant, les relations avec le reste du monde cessent presque entièrement. Seule Nagasaki joue un rôle de fenêtre ouverte sur l’Occident par l’intermédiaire des commerçants hollandais.

           

·   Contexte politique/ économique :

            Avant, l’ukiyo-e était vu comme un phénomène de chônin (classe des marchands), crée pour répondre aux intérêts et ambitions de cette classe. Ils ne possédaient aucun lieu de culture propre, malgré leur richesse. Cela est vrai, mais pas seulement. Les samouraïs et certains daimyos (seigneurs) ont également participé à la création de la littérature et des œuvres de cet art.

            Avec le retour de la paix, les samouraïs deviennent « inutiles » et Tokugawa Ieyasu désire réduire cette population. Il s’appuie pour cela sur le système de la « résidence alternée » : les daimyos sont obligés de passer une année sur deux à Edo et d’y laisser leur famille « en otage ». Cette double résidence assure un moyen de pression sur les daimyos (leur famille en otage) et de les obliger à utiliser leurs finances personnelles (ils doivent assurer l’entretien des deux résidences.) Mais cela conduit à faire augmenter la population de samouraïs oisifs à Edo qui s’adonnent aux loisirs. Elle constitue une grande partie de la clientèle de Yoshiwara, le quartier des plaisirs d’Edo.

            Cette ère de paix et de prospérité se traduit donc par la perte d’influence de l’aristocratie militaire des daimyos, et par l’émergence d’une bourgeoisie urbaine et marchande. On assiste ainsi à une évolution sociale et économique, accompagnées d’un changement de formes artistiques, grâce à l’arrivée de l’ukiyo-e et de  ses estampes peu coûteuses.

            Les thèmes évoqués correspondent aux centres d’intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre Kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres, comme cela sera expliqué en aval.

(Image :  http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b8/Kiyonaga_Le_neuvi%C3%A8me_mois_%28Minami_juni_ko%29.JPGKiyonaga, Le Neuvième Mois (tiré des Douze Mois du Sud). Une courtisane rêveuse contemple la baie de Shinagawa, où la nuit tombe.)

            

            Au dé but, les estampes étaient exclusivement imprimées à l’encre de Chine. Plus tard, elles sont rehaussées de couleurs apposées à la main, puis par impression à partir de bloc. Les ukiyo-e sont abordables financièrement car ils peuvent être reproduits en série. Ils sont principalement destinés aux citadins qui n’ont pas beaucoup de moyens.

            Les racines de l’ukiyo-e remontent à l’urbanisation de la fin du XVIème qui favorise le développement d’une classe de marchands et d’artisans. Ils commencent à écrire des fictions et à peindre des images.

            A côté de tout cela, les marchands, qui occupaient alors la position la plus basse dans la hiérarchie sociale, s’assurent un rôle dominant dans la vie économique dès la fin du XVIIème siècle. Certains, comme la famille Mitsui, acquièrent une grande fortune alors que la caste militaire connait des difficultés financières. Cette évolution est visible sur les estampes qui peuvent pour certaines être des annonces publicitaires.

 

·         http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/Toshusai_Sharaku-_Otani_Oniji%2C_1794.jpgContexte culturel :

- Le théâtre

            Le kabuki est un art populaire joué par les prostituées dans le monde du théâtre. A côté une autre forme de kabuki se développe, joué par de jeunes éphèbes. Cet art est interdit en 1652 et se retrouve remplacé par le  yaro kabuki, joué par des hommes adultes.

 

(image : Toshusai Sharaku, Otani Oniji II, 1794. L'acteur kabukiOtani Oniji II dans le rôle du cruel homme de main (yakko) Edobe.)


            Cet art montre les acteurs à visage découvert, leur expression amplifiée par le maquillage (et non masqués comme dans le nô).

            Les liens entre le kabuki et l’ukiyo-e sont étroits car le premier devient l’un des principaux sujets du second. Il en est ainsi car le kabuki est au centre des loisirs de la bourgeoisie, dont l’ukiyo-e est le « chantre ».


- Le Sumo

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d3/Kuniyoshi_Utagawa%2C_The_sumo_wrestler.jpg Le Sumo est chargé de symbolisme religieux. Les premiers combats sont d’ailleurs apparus en tant que rituels dédiés aux dieux. C’est durant l’ère Edo que le sumo devient un spectacle pour les daimyo (le shogun craignait que ces combats provoquent des troubles s’ils étaient tenus en public). En 1684 le Sumo devient un sport de professionnels très populaire. Les lutteurs sont financés par les daimyo et bénéficient du statut de samouraï.

 

 

(Image : Kuniyoshi, lutteur de sumo.)

 

 

 

 

 

"II-     Le mouvement Okiyo-e

 

            Considéré comme un art de vivre, l'ukiyo-e fut à l'origine destiné à satisfaire la bourgeoisie citadine d'Edo. Jusque là exclue des loisirs traditionnels réservés au seigneur, cette population fortunée trouvait son bonheur dans les théâtres kabuki et les plaisirs profanes des maison vertes (maisons de courtisanes éclairées par des lanternes vertes).

 

Sans se soucier des codes et de la morale coutumière, cette bourgeoisie s'abandonnait dans ce monde « flottant », dans ses plaisirs illicites tout aussi immédiats qu'évanescents.

Les artistes de l'Ukiyo-e s'inspirèrent de l'atmosphère urbaine à la fois hédoniste et raffinée émanant des quartiers de plaisirs. Léger, stylisé et ondulant, le tracé innovant des artistes représentait les sujets de plaisirs favoris de cette bourgeoisie : le théâtre, les beautés féminines, la parodie, l'érotisme et les  paysages.


·La technique de l'estampe

            Les gravures sur bois étaient communément utilisées pour reproduire et diffuser en grand nombre des textes, entre autre les récits bouddhiques. Par la suite, les artistes choisissent de graver des illustrations ; un usage nouveau de la gravure est né. Elles se diffusent en nombreux exemplaires auprès du public japonais. Les estampes de l'ukiyo-e incarne cette avancée technique de la période d'Edo de manière particulière. Les graveurs se spécialisent davantage dans une thématique (par exemple : les images de petits gens  d'Edo, les portraits d'acteurs de kabuki, les personnages féminins).

 

De plus, les nouveaux procédés techniques influent sur le style des artistes.

Les contours du personnage sont cernés d'un noir profond détachant le personnage du décor qui l'entoure. Ces cernes marquées soulignaient l'intensité dramatique des scènes de théâtre. Les corps se tordent et s'ondulent au grès des couleurs chaudes contrastées. Ainsi, les espaces étaient rythmés par des volumes exagérés, des corps décentrés. Les profondeurs étant provoquées par des aplats colorés. A l'aide de ces procédés, les peintres traduisent au plus près l'intensité et la fugacité des plaisirs lascifs qui étaient ressentis lors des activités de distractions.

 

Le théâtre (Kabuki) 

        Principale expression de la culture profane, le théâtre était aussi l'un des thèmes le plus diffusé de

l'ukiyo-e. Le théâtre illustré sur les estampes de l'ukiyo-e était celui du théâtre kabuki. Prenant appui sur le théâtre bunraku (théâtre de poupées animées), le théâtre kabuki était aussi parlé, chanté que dansé au rythme d'une musique à percussion.

                                                                                                         

Ce théâtre fut fondé par une femme, Okuni, qui créa une troupe de danseurs et de mimes issus des quartiers de plaisirs. Elle mis en scène des spectacles alliant théâtre et danse excentriques jugées comme indécentes. Par la suite, les rôles de femmes furent interprétés par des jeunes hommes travestis. S'écartant du théâtre nô ,traditionnel et classique, et du théâtre bunkaru, le théâtre kabuki prit une forme définitive lors de la période Edo. Son identité est figée dans les estampes ukiyo-e qui ont fait la publicité de ce théâtre prisé par le public.

 

 Des récits épiques et historiques sont interprétés par des acteurs aux visages découverts et expressifs. Bien que les gestes soient effectués avec une lenteur élaborée, l'action demeurait tout de même intense.

 

Les beautés féminines (Bijinga)

           Il s'agit de l'un des thèmes de prédilection de l'estampe japonaise. Les figures féminines furent décritent parfois avec audace par des peintres comme Utamaro qui révélait les charmes érotiques de la féminité. Ces femmes étaient des courtisanes présentes dans les quartiers de plaisirs, les maisons « vertes », les salons de thé. Destiné à un public de dandys, de bourgeois et d'artistes, ces estampes représentaient des beautés féminines dignes, aux visages allongés et aux joues pleines.

 

            Des guides de l'amour furent mis à la disposition de ce public. Ces récits relataient les effets de l'amour et des passions sur les clients comme le « Guide de l'amour au Yoshiwara » de Hishikawa Moronobu.

 

L'idéal féminin était celui des jeunes femmes distinguées, cultivées. La beauté et le nombre de kimonos superposés révélait le rang sociale de la courtisane. Ces jeunes femmes élégantes fascinaient les artistes tant dans la création d'estampes à leur effigie qu'en tant qu'héroines de récits littéraires.

 

La parodie (Surimono)

            L'allusion, le burlesque et l'humour  furent privilégiés dans un certain nombre d'estampes de l'ukiyo-e. Ce genre est un reflet de l'atmosphère qui régnait dans les quartiers de plaisirs. En utilisant les symboles de légendes chinoises ou japonaises, les artistes créaient des rébus poétiques à destination de la population citadine cultivée. Le théâtre, les beautées féminines, et les estampes érotiques stimulèrent la créativité des artistes et ainsi furent l'objet de nombreuses parodies.

 

             Les graveurs s'inspirèrent de contes japonais qu'ils réactualisèrent comme les chapitres du Genji monogatari : récit des amours du prince composé par Murasaki Shibiku.

Des estampes parodiées et luxueuses furent créées. Il s'agit des surimonos, estampes humoristiques de formes et dimensions variables réalisées à la demande de client fortunés.

 

Les estampes érotiques(Shunga)

 

            Nommée Shunga (image du palais de printemps), cet art est porté par deux chefs de file : Utamaro et Hokusai. Destinées à l'origine à un public masculin, ces estampes révèlent avec fougue et excentricité le nu et la suggestion de l'acte sexuel.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/44/Dream_of_the_fishermans_wife_hokusai.jpgPrécurseur de ce genre d'estampes, Utamaro apporte une touche humoristique à la majorité de ces scènes érotiques. Les actions représentées dans ces oeuvres s'inspirèrent d'un répertoire de littérature classiques à part entière comme l'Almanach illustré des maisons vertes d'Utamaro, Le livre de l'oreiller. Considérées comme « contraires aux bonnes moeurs », ces estampes érotiques et les livres liscenscieux qui les inspirèrent (kôshoku-bon) furent rapidement censurés. Malgrès tout, elles continuèrent  à être diffusées mais de manière anonyme.

(Image: Le rêve de la femme du pêcheur, Hokusai, environ 1820)

 

 Les paysages (fûkei-ga)

            Consacrées à l'origine aux scènes de loisirs des quartiers de plaisirs, les estampes de l'ukiyo-e vont connaître au début du XIXème siècle une censure de plus en plus sévère.  Certains artistes vont continuer à produire ces estampes aux scènes de plaisirs éphémères tandis que d'autres choisiront un genre nouveau, celui du paysage.

 

Les deux grands peintres de la nature sont Hokusai avec les Trente six vues du Mont-Fuji (1760-1849) et Hiroshige avec les Cinquante-quatre Relais du Tokaido (1797-1849). Cet art correspond à une aspiration nouvelle chez le public qui cherche à contempler les éléments de la nature. Alliant la spiritualité bouddhique au réalisme naturel, Hokusai et Hiroshige expriment l'éternel recommencement du monde flottant et mouvant de l'ukiyo. En jouant sur les aplats de bleu et la force du trait, Hokusai  sublime avec sensibilité l'écume des eaux, le tourbillonnement des vagues et la violence des précipitations.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0a/The_Great_Wave_off_Kanagawa.jpg

(Image: Trente six vues du Mont-Fuji: la grande vague de Kanagawa, Hokusai : une estampe célèbre.)

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ea/Tokaido01_Shinagawa.jpg(image: Cinquante-quatre Relais du Tokaido d'Hiroshige: la première vue, Shinagawa.)

Ce thème du sansui-ga (images de montagne et d'eau) fait l'objet d'une idéalisation plus prononcée chez Hiroshige. Les eaux sont mystérieuses, fantomatiques voire irréelles. Les paysages sont imprégnés d'un certain onirisme poétique.

 

 

 

III-     Influences du Japon en Occident : le japonisme

  

            L'ouverture du Japon au monde occidental entraina le déclin de l'ukiyo-e au début du XIXème siècle. L'univers léger et ludique ne résista pas à l'invasion culturelle des occidentaux. Sorti de l'isolement d'une vie quotidienne faite de plaisirs evanescents, cette bourgeoisie remis en cause ses distractions et ses modes de vie à la lumière de l'Occident. L'époque d'Edo prit fin rapidement dans la première moitié du XIXème siècle.

 

            Néanmoins, l'ukiyo-e fut découvert grâce à l'exposition universelle de 1867 par les occidentaux.  Les artistes français furent tout particulièrement fasciné par cet art. Un nouveau courant est né : la japonisme. Degas,Gauguin, Lautrec, Manet, Monet, , Rodin, Van Gogh, et beaucoup d'autres se constituent de grandes collections. Ils s'inspirèrent de cet art pour reconsidérer leur vision de l'espace, de l'angle de vision, le modelé, les ombres et l'intégration des aplats.

 

Siegfried Bing déclara en 1888 : «Cet art s'est à la longue mêlé au nôtre. C'est comme une goutte de sang, qui s'est mêlé à notre sang et qu'aucune force au monde ne pourra plus éliminé »"

 

 

 

Conclusion :

 

            L’Ukiyo-e nait avec la montée de la bourgeoisie à la suite d’une période de paix dans le pays. Cet art est jugé comme décadent et inadmissible, surtout pour certaines couches de la société (par exemple les samouraïs.) Il faut comprendre que cet art est apparu après une longue période de guerre civile et de problèmes politiques (déliquescence du pouvoir en place). Cet art est donc vu comme une certaine liberté et un renouveau. D’où l’importance du contexte dans lequel un art nait, car ce dernier est influencé par le premier.

            Comme nous l’avons vu, l’ukiyo-e n’est pas né figé, il a changé au fil des années. Les techniques se sont améliorées, que ce soit au niveau de la fabrication que des couleurs. L’ouverture du pays au monde extérieur n’est pas indifférente à ces modifications (surtout avec l’apparition de la photographie qui concurrençait l’ukiyo-e car plus rapide.)

            Peu d’œuvres aujourd’hui évoquent l’Ukiyo-e. Nous retrouvons cet art à travers certains films ou mangas (les mangas sont considérés comme des descendants de l’Ukiyo-e de par leur lecture de droite à gauche, développée par exemple chez Moronobu, un maître des estampes, et de la mise en place de codes visuels : de la caricature aux éclaboussures du sang qui jaillit lors des combats, et jusqu'à l'art érotique des ergo manga).

            Nous pouvons ainsi dire que l’Ukiyo-e est un art populaire. Il s’est imprégné du monde dans lequel vivaient les artistes. Apprécier cet art c’est « s’efforcer de connaitre et comprendre les éléments qui composent le monde, les distractions et les loisirs de la population urbaine aisée qui se développe à cette époque. » (d’un inconnu.)

 

 

Voici pour le dossier sur l'ukiyo-e. L'article de wikipédia qui lui est consacré est très riche. La partie en noir et sous guillemet est celle d'une tierce personne avec qui ce travail a été effectué. Le reste est de mon ressort, j'ai juste rajouté des images pour la partie 2. Si vous avez des éléments en plus, ils seront les bienvenus. Bien entendu, nous n'avons pas pris toutes les informations disponibles, un tri avait été réalisé. Je n'ai malheureusement plus les sources de ce travail.

 

M.L.

(image: wikipédia, article sur Ukiyo-e)

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A
oui, c est magnifique !<br /> en plus on peut acquérir véritable estampes japonaises pour prix modique (voir lien en cliquant sur "anthony" !)
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A
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