Bannis 1 : Calissa de Louisa Danna (2020) SP

Une dystopie qui débute par le bannissement de Calissa, puis nous raconte sa vie, la raison du bannissement et l'après. Merci à Evidence éditions pour ce roman.

     Le monde a été détruit par les hommes à coup de nucléaire. Les quelques survivants ont construit des villes-refuges dans lesquelles l'air est nettoyé et où la vie est possible. Chacune fonctionne de la même façon : la population est séparée en "niveau", un peu à la manière des castes.

     Calissa est née dans la ville 15 au niveau 1, la "caste" la plus basse. Elle vit donc dans la misère. Ses parents se tuent au travail pour un salaire de misère. Il ne faut rien dire et surtout ne pas se plaindre pour que les niveaux supérieurs vous embauchent pour une tâche.

     Calissa était une petite fille curieuse qui - du haut de son enfance - posait pleins de questions sur leur vie et le pourquoi. Elle grandit et survit comme elle peut. Une succession d'événements la conduisent au tribunal qui décide de son bannissement.

Pour elle, c'est la mort assurée, car dehors, il est impossible de survivre, tout est pollué, même l'air. Mais après tout, et notamment les malheurs, qu'a-t-elle à perdre ?

     Nous y découvrons une jeune femme battante qui a toujours plus survécu que vécu et qui a enchaîné les malheurs. Elle nous y dévoile sa vie familiale et amoureuse, ses combats pour trouver de la nourriture, ses projets pour sa petite sœur Gabrielle, et cette nouvelle société.

     Les gens sont rangés par niveau : le niveau 1 est la main-d'œuvre. Ils vivent dans une grande pauvreté et ne trouvent pas toujours du travail. On leur propose même, le jour où ils ne peuvent plus "survivre" de devenir des Numérotés. C'est-à-dire qu'ils abandonnent leur statut d'être humain. Ils deviennent des esclaves avec un matricule. Leur salaire va à leur famille. Un énorme sacrifice consenti par un énorme désespoir.

     Les niveaux 2 ne sont qu'un petit peu mieux loti, ce sont les artistes. Ils ont toujours un salaire mais pas de logement car ils vont là où sont les besoins. Les niveaux 3 sont le corps armé, les Protecteurs, le côté administratif de la cité. Les niveaux 4 sont les agriculteurs. Et les niveaux 5 sont les élites comme les guérisseurs.

     Chacun a sa place mais le moindre faux pas peut vous valoir une rétrogradation à un niveau inférieur, la mort ou le bannissement. Rares sont ceux qui connaissent l'élévation. Chacun a sa place. C'est pourquoi la mère de Yonis, le meilleur ami de Calissa qui est niveau 4, n'accepte pas leur amitié.

Une dystopie qui se lit bien, pas prétentieuse, assez courte, avec une évolution des personnages dans ce monde qui se suit bien. Mais rien d'original ou de grandiose. On passe un bon moment mais rien de fou fou. Je n'ai pas complètement accroché à l'écriture de l'autrice. C'est bien écrit, rien à redire, mais il me manque quelque chose, un peu de profondeur.

     J'ai l'impression d'avoir lu une histoire racontée à l'oral et non une histoire écrite avec le plus qu'apporte l'écriture. Je n'arrive pas à le dire mieux. D'où cette sensation de manque de profondeur dans l'histoire, dans la construction des personnages et dans leurs relations. Sensation que les choses restent en surface.

     Et j'avoue ne pas avoir aimé du tout le court passage de l'histoire de Yonis, racontée par lui. Je suis sortie du livre à ce moment, heureusement c'était à la fin. Je n'ai pas adhéré à ce personnage à ce moment alors qu'il était un point fort avant, ni à ce qui lui arrive et comment ça lui arrive. Une sorte de parenthèse pour rejoindre la suite qui, au lieu d'apporter quelque chose à l'histoire, la dessert. Désolée pour l'autrice, je suis passée à côté.

Il va plaire car chacun aime des choses différentes et je sais qu'il y a un public pour ce genre de dystopie et ce genre d'écriture. Un bon roman de divertissement en tout cas. Je ne pense pas lire la suite.

Marion (Source image : Evidence éditions. Retrouvez le livre sur leur site : Bannis 1.)