Amatka de Karin Tidbeck (2018)

Publié le par Marion L.

Amatka de Karin Tidbeck (2018)

La vingtième case s'ouvre… sur une colonie sans soleil, dans un désert glacial. Voilà le décor, digne d'un bon polar Suédois… en SF.

      Vanja de Brila d'Essre Deux vient dans la colonie d'Amatka pour son travail. Elle enquête sur les produits d'hygiène afin de connaître les besoins et les pratiques des occupants. Une mission un peu absurde, mais Vanja s'acquitte avec sérieux de son étude de marché.

     Elle fait la connaissance de Nina et décide de rester près d'elle. Elle croise la route d'un bibliothécaire aux idées révolutionnaires qui trouvent un écho en elle. Car elle se questionne sur le fonctionnement de leur société et sur les décisions du comité. Surtout qu'il leur cache beaucoup.

Puis les choses évoluent, des tuyaux apparaissent sans raison, un mystère s'épaissit et l'atmosphère devient étrange.

       Ils ne savent pas où ils sont mais il y sont depuis peu. Et ils cherchent encore à comprendre le fonctionnement de ce lieu. Les objets venus avec les colons durent. Tous ceux fabriqués depuis disparaissent s'ils ne sont pas nommés. Régulièrement il faut pratiquer la cérémonie du marquage. Sur chaque objet pour qu'il ne disparaisse pas en une pâte informe et qui effraie.

      Un livre difficile à vendre. Il m'a été présenté par plusieurs bibliothécaires lors de la sélection d'un prix et aucun n'arrivait vraiment à raconter l'histoire, à l'expliquer, à donner vraiment envie de s'y plonger. Mais tous avaient adoré.

La quatrième de couverture le résume bien en une phrase "une fable politique sur le contrôle social, la peur du changement et la plus insensée des révolutions."

      Parce que l'univers lui-même n'est pas tangible. Il ressemble beaucoup à une fable, un conte. Nous savons que les objets ne tiennent pas s'ils ne sont pas marqués, mais pourquoi ? ça, nous ne le savons pas.

      Il y a quelque chose d'irréel dans cette histoire. Une importance des mots, une peur viscérale de ce qu'on ne comprend pas et des changements radicaux.

      Le comité, des membres élus, tente de garder le contrôle. Ils cachent des informations, lobotomisent les "divergents", font tout pour conserver les choses en état.

      Vanja veut essayer le changement. Mais jamais nous n'avons confirmation qu'il est mieux.

Un roman difficile à vendre, et pourtant ! Il est prenant, il est déroutant, il est charmant, il est captivant, il est mystérieux. Alors oui, nous ne comprenons pas tout, oui il y a un certain manque de concret qui peut dérouter, oui il est comme un rêve qui nous échappe parfois mais, il est incroyable et toutes ces choses font partie de son charme.

Marion

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