La grande librairie : Compte-rendu de l'émission de jeudi 6 décembre 2012 : médecine et littérature

Publié le par Marion L.

     La semaine dernière je vous donnais le format et la présentation de l’émission. Pour cette semaine cela a changé. Je vais donc poursuivre avec la nouvelle présentation, soit : une introduction, une présentation de tous les auteurs présents, puis la découverte et le débat autour de leur livre. Sans oublier la librairie de la semaine.

     La thématique de ce jeudi est la médecine et la littérature, ou plus précisément, les coïncidences, la maladie qui frappe aveuglément ou les miracles.

Les auteurs présentés ce jeudi :

  • Martin Winckler : Médecin généraliste de formation, s’inspire souvent du milieu médical dans ses romans, mais pas seulement puisqu’il est aussi l’auteur de plusieurs polars. Ce praticien engagé sur la contraception et les droits des patients vit au canada.
  • Gilbert Sinoué : Là encore un personnage principal médecin. Dans l’homme qui regardait la nuit, il s’agit d’un chirurgien qui a commis le péché d’orgueil et recherche dans l’exil la rédemption. Pas la première fois qu’il s’intéresse à la médecine, puisqu’en 1989 dans Avicenne ou la route d’Ispahan il retrace la vie du personnage éponyme, médecin lui aussi. C’est surtout dans l’histoire qu’il puise son inspiration. Prix des libraires en 1996 il retrace l’épopée de l’inquisition dans le livre de Saphir.
  • Jean-Philippe Mégnin : la découverte de la semaine avec son livre La patiente. C’est dans un cabinet médical que commence l’intrigue de ce roman. Cet auteur n’est pas médecin mais chargé de mission dans une mairie en Franche-Comté et professeur d’histoire des sciences. Son premier roman en 2010 : la voie Marion.
  • Grand corps malade : Auteur d’un premier album récompensé par deux victoires de la musique. Il signe un premier livre aux éditions Don Quichotte : Patients où il décrit avec réalisme l’année qu’il a passé dans un centre de rééducation après un grave accident, des premières heures où il se réveille entièrement paralysé jusqu’au jour de sa sortie.
  • Jean Starobinski : (pas sur le plateau, interviewé chez lui) l’un des plus fins connaisseurs des philosophes des lumières, notamment Rousseau et Diderot. Grand critique littéraire et médecin il publie aux éditions du Seuil l’encre de la mélancolie, un recueil dans lequel il se penche sur le lien étroit entre la mélancolie et le génie littéraire. Il reçoit la grande librairie chez lui, à Genève.
  • Librairie : A Nancy : Une libraire propose régulièrement dans sa boutique un  « speed booking ». Chaque client dispose de quelques minutes pour conseiller un livre.

Martin Winckler : En souvenir d’André : Chez POL : Son livre est sous les feux de l’actualité puisque le 18 décembre un médecin va présenter au président de la République un rapport sur le suicide assisté, l’euthanasie ou le terme qu’il utilisera. Ce livre est bouleversant mais dérangeant, d’après l’animateur. Il s’agit de l’histoire secrète d’Emmanuel, médecin qui contacte un volontaire pour lui demander de l’aider, de l’assister dans ses derniers moments. Dans ce livre se tient un certain suspens, surtout que Martin Winckler est également l’auteur de polars. Un suspens effrayant. Qui est-il ce personnage ?

      C’est un médecin qui depuis 30 ans a commencé avec une spécialisation, celle du traitement de la douleur. Il y rencontre des gens qui en ont assez de vivre. Tout commence avec un médecin paralysé qui entreprend d’écrire son histoire. Quand il se rend compte qu’il ne peut plus l’écrire, alors qu’il n’a pas fini, il demande au médecin qui s’occupe de lui de l’aider. Avant de mourir, il lui demande de transcrire la fin de l’histoire.

     C’est donc aider à partir mais aussi à écrire l’histoire. On ne saura pas ce qu’est l’histoire secrète car pas pertinent pour Martin Winckler. Ce n’est pas seulement un livre sur la liberté de partir, mais aussi que ce qu’on laisse quand on part, ce qu’on veut laisser à sa famille.

     Aider une personne à mourir est encore tabou aujourd’hui ? Oui. C’est une question de mentalité, tant qu’on considère que l’individu ne peut choisir sa vie, qu’il s’agit de quelqu’un qui a perdu la tête, ne sait pas ce qu’il dit. On demande aux gens de voter, de choisir une vie, de faire plein de choses autonomes, et on ne tolère pas l’idée qu’ils puissent être à un moment assez sain d’esprit pour choisir.

     Dernière grande liberté ? Un petit nombre de gens veulent l’avoir cette liberté. Ce n’est pas parce qu’ils sont peu qu’il faut le leur refuser. Ce n’est pas parce qu’une maladie est rare qu’on ne la soigne pas. On ne devrait pas dire non.

      Ce n’est pas un pamphlet, ni un essai, mais un roman. Evoque les paradoxes : quand un médecin fait médecine c’est pour guérir, pas pour tuer. Emmanuel ne part pas du principe qu’il va sauver des vies, mais éviter que les gens souffrent. Ne pas souffrir c’est aussi parfois ne pas vivre. Peut être dans la logique de ce qu’il fait.

      Parcours : au début il rentre avec beaucoup d’illusion, de naïveté. Puis la vérité le rattrape.  Martin Winckler évoque le livre de grand corps malade, qui parle aussi de ça. L’auteur a beaucoup aimé ce livre. Il n’est pas dans un rapport de pouvoir mais d’accompagnement. Accompagner veut dire que c’est le patient qui choisit, pas le médecin pour lui.

      Le niveau de santé est proportionnel aux revenus selon lui. Si vous faites partie d’un milieu aisé et voulait en finir, ce sera facile, mais si ouvrier, non : une hypocrisie. Si une liberté, faut que ce soit pour tout le monde. Comme en Belgique ou Pays-Bas on ne tue pas les gens dans leur lit. Quand les gens ont le choix, très peu passent à l’acte.

      Le personnage accompagne des personnes, les choisit. Martin Winckler rectifie ces propos : ce sont les patients qui le choisissent lui et pas l’inverse.

      Pourquoi plus d’hommes que de femmes ? Parce que c’est une réalité sociologique. C’est en grande majorité des hommes qui demandent l’euthanasie, qui durant toute leur vie ont eu l’opportunité de décider de leur vie. Les femmes continuent à avoir des relations pendant longtemps, et c’est ce qui les maintient. Les hommes sont isolés de toute relation.

      Une sorte de fatalisme chez les hommes et une volonté de vivre chez les femmes ? Non, il ne faut pas généraliser.

     Il devient leur scribe. Pour quelle raison accepte-il de le faire ? Il réalise que chaque fois, cette personne a quelque chose à raconter avant de partir. Trouve insupportable que ça ne reste que dans sa mémoire, il veut la retranscrire, la transmette. Un livre sur la transmission de ce qui reste de nous au moment où on disparait.

      Puis arrive Nora dans l’histoire. L’animateur évoque les autres auteurs : de prendre un sujet dur, la mort, mais de garder un suspens implacable jusqu’à la fin. Revient sur Nora. Le médecin va aider son père. Elle déboule chez lui et il tombe amoureux. Parce qu’elle est ce qu’elle est ou connait son passé ? Martin Winckler  pense à la première proposition, et c’est réciproque. L’idée : c’est elle qui à un moment où il en a assez de le faire lui dit de continuer de retranscrire, sinon elles seraient perdues. Elle le remet sur le droit chemin, de comprendre le sens de ce qu’il fait. Très souvent ses personnages masculins comprennent ce qu’ils font car la personne qu’ils aiment le leur explique.

      Expérience qu’il a vécue à aider ? Sa réponse à la question : est-ce pertinent qu’il réponde oui ou non ? C’est avant tout accompagner quelqu’un, ce n’est pas un apanage, mais une situation où tout le monde devrait pouvoir se trouver, car notre lot à tous, une expérience de vie. Au début le titre devait être : la veillée, car l’idée c’est de veiller quelqu’un.

Grand corps malade : Patients : Chez Don Quichotte : Autodérision incroyable, humour, subtilité pour raconter quelque chose d’assez rare, un plongeon dans une piscine vide : et devient à 20 ans tétraplégique incomplet. Il lui demande ce que ça veut dire. Incomplet : il y a de l’espoir, un muscle quelque part qui peut bouger. Peut-être que la personne va s’en sortir, ou pas. Pas de pronostic possible.

     Il raconte la première année où il peut à peine bouger l’orteil gauche. Comment prend-on conscience de cela surtout quand on veut devenir sportif ? On s’accroche à l’espoir, on prend conscience que ça ne va peut-être pas aller jusqu’au bout. Un choc, et ce qui nous sauve c’est qu’on ne comprend pas tout ce qui se passe.

     Dès qu’il arrive dans le centre, plongé dans un univers qu’il ne connait pas, pas d’autonomie, des personnes qu’on ne connaissait pas la veille pour des gestes intimes.

      Ce n’est pas un livre de compassion, ou de star de la chanson qui reprennent souvent ça. On retrouve une langue, comment la littérature peut redonner espoir. Patient, car il faut apprendre l’art de la patience quand on est le patient d’un médecin. Patient de nature ? Oui, il ne s’en rappelle pas bien. Après, pas le choix. Passe plus de temps à attendre qu’à faire, double sens de patient avec le titre.

      Se fait des amis. Avec l’un d’eux, reconnaissent qu’ils ont gâché leur vie, avec du recul et en se marrant. Comment ? Oui sur le coup faut de l’autodérision. Compare avec « ha j’ai gâché mes vacances » à cause d’une foulure. Il voulait que ce livre soit drôle car la situation est déjà dramatique et parce qu’il a beaucoup ri cette année là. Garde de bons souvenirs, c’est paradoxal il le reconnaît. Car derrière ce drame il y avait la vie qui reprenait ses droits, et il se fait des amis.

     L’animateur interpelle Martin Winckler, s’il laisserait les patients partir faire une course en pleine forêt. A trouvé ce passage du livre très drôle. Il raconte comme s’il s’agissait d’un reportage.

     « Tout le monde s’habitue, c’est dans la nature humaine. » Ca nous sauve. Pk certains le sont et pas d’autres ? Pas explicable. Il compare cela avec le deuil. On ne peut pas généraliser. Pour lui le centre était une « Cour des Miracles ». Faisait parti des rares patients à récupérer, et d’autres non mais ils devaient s’habituer.

     Il arrive à bouger un orteil, un peu la jambe, le bras, enfin il pense y arriver. Et là un médecin arrive pour le remettre dans la réalité, ça va mieux, mais pas plus. Il lui en voulait beaucoup. En plus c’était le médecin en chef. Quelques mois plus tard, il lui en est reconnaissant. On progresse par palier. Et psychologiquement faut aussi progresser par palier. Il pense que les médecins sont bien placés pour annoncer les mauvaises nouvelles.

     Forme de culpabilité : réussir à s’en sortir là où les copains non. Elle disparait avec le temps ? Oui, car on change d’établissement. Pour qu’il garde la pêche, il a changé d’établissement. Car là, le seul à pouvoir se remettre debout. A partir de ce moment, un grand point d’interrogation.

     Passage sur le suicide, forcément un sujet qu’on aborde. Lui personnellement ne l’a pas envisagé car a très vite eu de l’espoir. C’est une porte d’entrée pour certains car là après une tentative de suicide et une porte de sortie pour d’autres.

     Artiste de par cet accident ? Ne sait pas. Peut-être que non, même en continuant le sport, mais ne sait pas.

     Voit comment on arrive au slam. Grand corps malade lit un slam sur le sujet.

Jean Starobinski : Fait partie de ceux qui nous apprennent à lire. L’encre de la mélancolie est une analyse de ce sentiment. Pour les hommes du XVIe-XVIIème siècle, le génie était presque obligatoirement un mélancolique. En 92, il a toutes les clés pour se pencher sur la question. Sa thèse de médecine consacrée à la mélancolie est dans ce livre. Les variations de l’humeur, ont pu être attribuées à la mélancolie, et toute une littérature va se développer à partir de ça, à la fois progressivement philosophique, médicale et poétique. Hamlet est un mélancolique, des misanthropes des mélancoliques dont on rit. Les troubles de l’imagination étaient attribués à la mélancolie, et Jean Starobinski cite Don Quichotte. L’histoire de la littérature est peuplée de mélancolique, des personnages ou des écrivains comme Baudelaire qui fait du spleen le grand sujet de sa production poétique. Il avait des modèles dans la production esthétique, ailleurs qu’en France, comme Edgard Poe qui l’ont profondément impressionné dans son rapport au monde et dans son vocabulaire. Rousseau a connu des moments de mélancolie, parfois paranoïaque. Il est inventeur de ressources pour apaiser cette anxiété.

     Un grand spécialiste de Rousseau. Son livre la transparence et l’obstacle devient même une référence aujourd’hui.

     Rousseau est un modèle de la survie à la difficulté d’être, selon lui. C’est cela dont il faut de plus en plus demander à Rousseau : comment garder une cohérence alors même que la solitude devient angoisse. Et cette cohérence recourt à la beauté du monde.

Gilbert Sinoué : quel mélancolique ce chirurgien. A réussi, et d’un coup, décide de choisir l’exil, médecin de campagne dans une île de Grèce, Patmos. Vient une femme handicapée, leur rencontre se fait par un cheval. Qui est ce médecin un peu arrogant ?

      Arrogant comme ceux qui arrivent au sommet de la pyramide, que le monde leur appartient, et cela n’arrive pas qu’au grand chirurgien, mais dans tous les domaines. Martin Winckler rajoute que la différence entre dieu et un médecin est que dieu ne se prend pas pour un médecin.

      Ce médecin là, grand chirurgien cardiaque, tente d’opérer un patient, une opération qui pourrait être simple, à cœur ouvert, mais aveuglé par son ambition, il la fait d’une manière plus complexe mais plus risquée. Le patient ne tient pas le coup. Il est directement ou indirectement responsable de sa mort. Ne cite pas le nom du patient car il fait parti du suspens.

      Pourquoi Patmos ? Car a une grand-mère grecque, dont un retour aux racines. Besoin de rentrer vers ses racines. On parle souvent du mot intégration, mais ne sait pas jusqu’à quel moment on ne bascule pas dans la désintégration, ne perd pas son identité. On arrive à un moment, où on apprend le français avant d’apprendre l’arabe (l’auteur est né au Caire), dans un pays arabe, et on arrive en France et on se rend compte qu’on n’est pas français, et en Egypte, il n’est plus Egyptien. Un côté schizophrène, on ne sait plus d’où l’on vient. D’où le retour aux origines. (Un clin d'oeil de ma part au livre de Fouad Laroui. C'est ce que ressent le personnage principal)

      Il rencontre la jeune femme, et il a une idée : la faire monter à cheval. On pourrait croire que Gilbert Sinoué a trop lu l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, et non, ça fonctionne. Pas prévu dans le roman, et il a rencontré une femme qui lui a appris la thérapie avec un cheval. Pas de guérison miracle, mais il y a quelque chose entre le malade et l’animal. Il raconte une scène qu’il a vécue : une petite fille tétanisée devant la masse, et le cheval qui semble sentir son désarroi, pose le museau sur sa joue, et il a trouvé cette scène bouleversante. Donc son personnage ne va pas tenter de redonner vie à des membres morts.

      Qu’est-ce qu’on soigne ? Est-ce le corps qui va soigner l’âme ou l’inverse ? Surtout l’âme. Elle vit mal sa situation, elle trouve ça très injuste, pourquoi moi ? C’est la question fondamentale qu’elle se pose. Cette révolte intérieure, c’est ça qu’il va tenter de soigner.

     Souvent un peu d’occulte dans ses romans. Surgit une tierce personne, ancienne prostituée, mère adoptive de ce beau monde, et lit l’avenir dans les cartes de tarot. Qui gagne entre le médecin rationnel et elle ?  Gilbert Sinoué est né au Moyen-Orient, où l’irrationnel n’est pas très loin, on ne peut pas y voyager sans y côtoyer des cartomanciennes…  Donne un débat entre les deux. Spoiler page 236 dévoilé. Le moral peut dépasser les problèmes génétiques.

      Pense que le moral est fondamental. Parle de grand corps malade, qu’il a gardé le moral. On revient sur lui, a eu des coups de blues, mais pas de phase de dépression. Faut avoir le moral pour avoir la force de se battre.

      Si le patient baisse les bras la maladie le dévore. Ce qui le touche : le rapport entre le père et le fils. Il a voulu faire parler un adolescent, sans tabou, sans censure. La voix de l’enfance est aussi la voix de la conscience, l’aiguillon.

     On revient sur le choc entre l’occident et l’orient. La coïncidence s’appelle-t-elle le destin ? Parfois il a le sentiment qu’il y a de grandes lignes tracées à l’avance, on joue sur le détail, on prend le virage à droite au lieu d’à gauche.

     Martin Winckler d’accord ? On ne peut pas tout contrôler, il y a des hasards, mais on suit quand même des lignes tracées. Pour lui c’est la génétique qui trace certaines lignes.

Jean-Philippe Mégnin : La patiente : chez Dilettante : l’animateur ne connaissait pas l’auteur et ce fut un choc, à lire de toute urgence. Avant de parler de lui, on va à Nancy.

Nancy : Speed booking, sur le modèle du speed dating. A la taverne du livre. 5 à 7 minutes pour présenter le livre. Ensuite à l’autre personne.

     2 à trois fois par mois. Puis demande aux gens de mettre un mot sur les livres qu’ils ont présenté. Permet pour elle aussi de découvrir d’autres livres et à d’autre d’endosser le rôle du libraire le temps d’une soirée.

     Son coup de cœur : Rue des voleurs de Mathias Énard : décrit les passions et les rêves d’une jeunesse sous le regard d’un adolescent marocain. Touchant car contemporain avec le printemps arabe.

J-P Mégnin : Relation entre le soignant et le soigné. La soignée va faire basculer le rapport et tomber dans une manipulation. Vincent, gynécologue, aime les quais de la Seine, les femmes, sa vie n’a rien de romanesque. Sauf qu’un jour, une patiente arrive, il ne la sent pas du tout. Au moment de payer elle lui sort « gynécologue, c’est un choix étrange pour un homosexuel ».

      Qui est Vincent ? Sa vie va être bouleversée. Elle va réussir à le mettre dans le doute. Croit aimer les femmes mais tombe amoureux d’un dandy, David. Vincent découvre un autre David qui risque de lui être révélé par une autre personne qu’il ne connait pas. Une manipulation de bout en bout.

    Pourquoi avoir choisi un gynécologue ? A l’âge du lycée se voyait médecin, se fait un clin d’œil, et le point de départ de l’histoire c’est l’éventualité d’un enfant à naître.

      Une dissection du mécanisme de la souffrance. Ce n’est pas l’annonce de la nouvelle qui choque le plus mais ce qu’il y a à l’intérieur. Fasciné par le fait que des personnes vivent des choses que trente secondes avant ne s’y attendait pas. Fasciné par tous ces drames.

      Une femme lui fait comprendre que dans la vie on n’est jamais compris, on est admis. Deuxième exclusion. Un livre sur l’homosexualité ? Non, plus un livre sur la manière dont on le vit et si on peut se construire. C’est un outil pour lui dans ce livre. Ce qui l’intéresse c’est tout ce qui se construit au niveau relationnel.

     Comment s’y prend-on pour écrire un tel livre ? Ca vient au fur et à mesure ? Ou c’est prévu ? Un peu de tout ça. Il connaissait la fin, mais le déroulement s’est fait tout seul avec des imprévus, des choses qui viennent se greffer. Aime travailler par plan comme au cinéma. Cite le livre de Martin Winckler avec une ambiance, une lumière. Le cinéma vient inspirer une nouvelle manière d’écrire ?

      Son inspiration : le feeling. Est-on l’invention romanesque de l’autre ? Oui à son avis, quand on voit quelqu’un on n’en voit qu’une partie, toujours une part d’inconnue.

     Winckler s’intéresse beaucoup aux séries, pourquoi ? Il les compare à un roman feuilleton.

      Des chapitres courts, brefs, d’une traite. Jean-Philippe Mégnin aime ce format car il est musical, il aime le parallèle entre la littérature et la musique. Des paragraphes en majeur ou en mineur. Il écrit d’un jet, ce n’est pas retravaillé. Hésite seulement sur la ponctuation.

     Et grand corps malade ? D’un seul jet ? Il écrit à haute voix. Rapport avec le slam. Garder une fluidité, un rythme.

     Fin de l'émission avec le rappel du titre des ouvrages. Rendez-vous la semaine prochaine au Palais des glaces pour une émission de 1h30. Et l’émission s’achevait.

Marion L

 

Publié dans Autour du livre

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