Déchirés de Peter Stenson (2014)

Publié le par Marion L.

Déchirés de Peter Stenson (2014)

Un mois à thème à retrouver tous les mercredis du mois de mars autour de l'absurde et du loufoque.

     Chase Daniels est un drogué notoire à la méthamphétamine. Il lui a sacrifié sa vie, ses études, sa vie paisible avec des parents aimants, l'amour… tout. Un matin, alors qu'il plane encore, il aperçoit une fillette déchiquetter un rottweiler avec ses dents. Il croit d'abord à un très mauvais tripe et demande à son seul ami, Steno, s'il voit la même chose. Eh oui, ce n'est pas un mauvais tripe de junkies.

     Une nuit, toute la population est morte et s'est réveillée en zombies. Et comme Chase et son ami sont toujours dans un état second, ils viennent tout juste de s'en rendre compte.

Voici un livre de zombies très particulier, parfait pour ce mois à thème. Car, pourquoi Chase, Steno et les autres drogués à la meth sont-ils épargnés ? Serait-ce dû à la drogue qui les protège du "virus" ou de ce quelque chose qui a transformé les autres ?

     Ces marginaux, ceux qui sont considérés comme le bas de la société, ceux qui ont abandonné notre monde pour celui de la drogue, deviennent le futur de l'humanité. Attention, toutefois, à ceux qui ne consomment plus.

Le livre entier est comme un très mauvais tripe. L'action est vue comme une scène de jeux vidéos par les personnages, qui bien sûr, planent à chaque page.

     Voilà l'occasion pour Chase de devenir quelqu'un, un héros, celui qui trouve la solution et sauve toute l'humanité. Et au passage : de nombreux morts, des courses poursuites, des planques, des trahisons pour la survie et la drogue, et surtout les retrouvailles avec son grand amour qu'il pensait avoir perdu.

     Le résumé de fin le qualifie de "comédie noire" (effectivement) et de mélange entre "the Walking dead" (les zombies, la fuite constante et la prison) et Breaking bad (la drogue et la recherche de quelqu'un qui sait la préparer). Le tout mixé avec une histoire d'amour puissante, la seule chose peut-être qui concurrence la drogue. Car dans ce livre la drogue est toute puissante, même la survie passe en second plan (par chance, les deux sont liés.)

     Attention, ce n'est pas une apologie de la consommation. Même si elle est leur survie nous observons ses ravages et ses mauvais aspects. Elle leur offre même une "vie de merde"… en quelque sorte, même si elle n'était pas là, une vie avec des zombies serait une "vie de merde" (oui, il faut s'habituer au langage fleuri de l'auteur. J'aurais dû compter le nombre de fois où le mot "bite" est apparu… trop peut-être.)

     J'avais eu envie de le lire à cause (ou grâce) aux nombreuses bonnes critiques lors de la sortie littéraire de septembre (2014). Je m'attendais donc à autre chose, peut-être un peu déçue. Mais l'idée est originale, il faut le reconnaître : la meth qui protège de la maladie du zombie et dont les personnages sont des junkies qui planent.

     L'idée est loufoque, il fallait l'avoir. Et c'est avec cette curiosité là - de lire autre chose, quelque chose de nouveau - qu'il faut sans doute le lire.

Pas d'histoire sensationnelle avec des zombies à la resident evil. D'ailleurs, il est à la limite de la parodie des histoires de zombies. Il n'est pas hilarant, pas du tout même. Disons qu'il s'agit d'une drôle d'expérience.

Marion

Publié dans Humour

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