La seizième clé d'Eric Senabre (2019) SP
Un grand merci aux éditions Didier jeunesse et à netgalley pour ce SP. Une très belle découverte.
Oswald va bientôt fêter ses seize ans. Tous les ans, à son anniversaire, il reçoit une clé qui ouvre une porte du manoir d'Hemyoc. Un lieu étrange dont il est le seul enfant depuis toujours. Il est maître Oswald et tout le monde, domestiques et précepteurs, est à ses petits soins. Une vie tranquille qu'il passe à profiter de sa passion : la poésie.
Jusqu'au jour où il croise une jeune fille de 16 ans. Elle lui révèle qu'il est prisonnier, comme elle, du lieu et qu'une vérité se cache derrière tout ça. Et peut-être derrière cette seizième porte dont elle a la clé.
Les deux adolescents cherchent à percer les mystères de ce manoir et à fuir ses occupants. Qui, de leur côté, sont prêts à tout pour récupérer les enfants. En plus, Oswald et Zelah découvrent leur don, leurs capacités à interagir avec le temps.
Il y a une ambiance très particulière dans ce livre. Très certainement due aux mystères et aux anomalies du manoir. Les personnages eux-mêmes ont peur de devenir fous.
Une ambiance très prenante et originale. Voilà un bon exemple de littérature jeunesse de qualité. Un auteur que je lis pour la première fois (auteur de "Subletia", pour ceux qui connaissent.) Il a insufflé quelque chose à cette histoire que j'aime beaucoup.
Je suis sans doute à côté, mais il m'a rappelé ce qu'on peut ressentir à la lecture d'un roman gothique comme "Reckless" par exemple.
Vers la fin, le "méchant" (selon les personnages) leur raconte son plan. J'ai eu peur que cette ambiance, cet univers particulier, ne s'effondre une fois expliqué. Eh bien non. Ses explications clarifient les choses sans rien leur retirer. Au contraire, j'ai trouvé que cela apportait quelque chose en plus.
En effet, connaître les motivations des "méchants" donne une autre dimension à l'histoire. D'ailleurs, je mets le terme de méchant entre guillemet. Car, certaines de leurs actions sont répréhensibles et égoïstes, mais leur motivation peut être comprise. Même si la punition est à la hauteur de leur faute. Il faut savoir être responsable de ses actes et en assumer les conséquences. Eux ont choisi d'aller plus loin dans l'erreur de base.
Tout ça ne doit pas vous parler sans connaître ce qu'il y a derrière, mais je cherche sciemment à ne rien révéler. Juste expliquer l'intelligence qui se cache derrière cette histoire.
Le temps, l'univers et ses secrets, la création pure qui rapproche les hommes des secrets de l'univers, l'égoïsme, les ravages de la guerre, la science utilisée à mauvais escient, la pénitence, le choix de ses actions… il y a toutes ces choses derrière cette histoire de 160 pages environ. Un vrai concentré de plaisir.
Il y a quelque chose de très beau dans ce discours : la création rapproche les hommes des secrets de l'univers. La danse, les maths, la peinture, le chant, la musique, la poésie… Tous ces arts nous transcendent, nous font ressentir des choses qu'on ne peut que difficilement expliquer par la raison. Comme si nous touchions quelque chose qui nous dépasse.
C'est l'idée de ce livre. Ces enfants, à travers leur art, touchent à quelque chose qui dépasse les autres et leur donne un "pouvoir", leur permet de faire de grandes choses. N'est-ce pas joli ? Oh, et quand vous le lirez, ne trouvez-vous pas que le personnage de Gabriela est une idée fantastique ? Moi si.
Marion (Source image : les éditions Didier jeunesse. Retrouvez le livre sur leur site : La seizième clé)