La bête qui meurt de Philip Roth
Un article écrit il y a plusieurs années, quand j'aimais analyser les livres. Cet article ne donne pas de résumé, il se contente d'une analyse.
Il joue avec le temps, il mélange le présent avec le passé et le futur, dans une même phrase ou un paragraphe. Des petites révélations de la suite données. Réflexions sur l'âge et son rapport à la vieillesse. Elle lui apparaît plus présente car il couche et fréquente une jeune femme (24 ans), lui (62 ans). Il a toujours peur qu'elle aille ailleurs.
Le titre vient de Yeats :
"consume mon coeur ; malade de désir,
et attaché à une bête qui meurt
Il ne sait ce qui lui arrive".
ça définit sa relation avec Consuela.
On ressent qu'il est fier de ce fils qui a bien mieux réussi sa vie de couple que lui, même dans son adultère.
Réflexion sur le mariage : sujet récurrent. Il n'y est pas favorable et explique ses raisons.
S'il fallait faire un plan :
I- les relations humaines : amour, mariage...
II- La mort : elle est présente car elle est aussi naturelle que le reste, inévitable.
III- la vieillesse.
Avec présence un peu partout du sexe. Il est partout présent, dans la vieillesse, dans la mort, dans les relations humaines. Il aborde ces grands sujets à travers le sexe. Est-ce là le propre de l'homme ? (Et non pas rire comme disait Rabelais.)
La mort, la peur de la mort, son côté injuste. On l'accepte quand la personne est âgée, car elle a vécu, mais pas lorsqu'elle est encore jeune.
Vision de l'homme de soixante-dix ans qui accepte cette réalité. Elle se rapproche pour lui. Ce n'est pas une surprise. Il ne peut y échapper, sa vie est derrière lui ; et d'une jeune femme de trente-quatre ans qui en a peur, n'en veut pas, la repousse, ne l'accepte pas. Pleine de vie, elle peut vivre encore longtemps. Ce n'est pas prévu, c'est trop tôt. Elle n'a pas eu le temps de s'y faire, pas comme le narrateur.
Le mariage : Il enchaîne les gens. Mais lorsqu'un homme l'a connu, retrouver la liberté lui fait peur, cette immensité de choix le pousse à retrouver une vie similaire. Avoir une maîtresse plutôt que de perdre le cocon familial.
Il sépare les hommes en deux catégories : les hommes virils, qui ne peuvent pas se contenter d'une seule relation, d'une seule femme pour toujours, et les fébriles. Cela le conduit à parler des puritains, car nous sommes aux Etats-Unis. Il est plus du côté de ceux qui transgressent les règles plutôt que de ceux qui les suivent.
Nous l'aurons compris, il trouve que l'institution du mariage est une connerie, voilà ce qu'il dirait. Les gens deviennent malheureux. Le sexe doit être comblé pour être épanoui, et avec le même partenaire, c'est impossible.
Sa relation avec Consuela contredit un peu son opinion : il peut en être amoureux et se diminuer pour elle. Mais il ne la voit pas comme une épouse potentielle, juste un partenaire sexuel satisfaisant.
On sent du mépris pour ceux qui se pensent dans la norme et font comme tout le monde, Alors qu'en vrai ils ont les mêmes fantasmes, les mêmes envies, et font la même chose mais en secret.
Il parle de son rapport au corps de la femme. Il ne comprend pas celles qui ne s'assument pas, qui se trouvent des défauts là où lui n'en voit pas. Ce qui l'attire le plus et qui revient sans cesse sont les seins.
La moralité : on le juge car à son âge il devrait être sage et se montrer "digne". Or le choix est vite fait entre "être dans la norme et malheureux" et "se faire plaisir".
Vieillesse: Elle est là car elle est son quotidien. C'est elle sa vraie femme. Il sait, il la connaît, l'accepte, même s'il commet l'adultère.
Un livre dans lequel il ne faut pas réfléchir mais se laisser entraîner, comme les flots d'une rivière impétueuse et violente : ne pas résister.
Marion (Source image : Babelio)