Les enfants rats ; Françoise Jay (2010)

Publié le par Marion L.

Les enfants rats ; Françoise Jay (2010)

[Lu et article écrit en 2012)

Livre étonnant, futuriste (car se déroule en 2035 ou dans les environs), mais un livre riche en émotions et en humanité. On suit principalement Irielle et Jade.

Irielle a eu des parents et jusqu’à ses 10 ans a vécu en surface. Elle ne se considère donc pas comme étant une enfant rat même si elle doit à présent vivre en bas elle aussi. (Les enfants rats sont des enfants abandonnés qui vivent dans les égouts et sont revenus à l’état sauvage. Ils évoluent en horde et ne remontent à la surface que pour voler un peu de nourriture et des affaires. Ceux pris par la police ne reviennent pas et les enfants rats ne savent pas ce qu’ils deviennent. Ils ne savent donc ni lire, ni écrire, et sont reconnaissables à leur manière de parler.)

Irielle, quant à elle, sait lire et écrire. Elle l’apprend à Jade, 5 ans, qu’elle avait retrouvé nourrisson encore, dans une poubelle. Deux autres rencontres vont bouleverser leur vie. Et le résumé s’arrêtera là pour ne rien vous révéler.

Un livre qui aurait pu être très fort, noyé par une violence physique et psychologique. Mais ce n’est pas le cas, le sujet n’est pas abordé sous l’angle des enfants rats ou de leur violence, mais sous l’angle d’Irielle et la volonté d’individus de changer les choses en vue de les améliorer. C’est un point de vue humanitaire et solidaire qui est mis en avant dans le livre.

Je trouve que c’est un angle d’attaque intéressant. Elle aurait pu partir dans le facile et le vulgaire, mais ce n’est pas le cas. Un enfant rat et une fille de la surface apprennent à passer par-dessus leurs préjugés et leur peur mutuelle pour affronter ensemble les obstacles. Malgré leurs différences ils s’unissent. C’est peut-être faire trop confiance à l’être humain, du moins pour le personnage du docteur. Mais c’est beau.

Leur organisation nous rappelle l’esprit de la résistance (les enjeux et les dangers n’étaient pas les mêmes, attention.)

Une vie vraiment mignonne. Je n’aurais pas été contre 100 pages de plus, j’avoue.

Un livre qui s’adresse aux adolescents, mais aussi aux adultes ; la lecture n’a pas d’âge après tout. Je le recommande, un très beau livre.

Marion L.

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