La forêt des damnés; Carrie Ryan

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La forêt des damnés; Carrie Ryan

La forêt des damnés n’est pas son premier livre écrit, mais le premier à être publié.

     Carrie Ryan est une jeune américaine née à Greenville en Caroline du sud. Très sportive, c’est en fac de droit qu’elle rencontre son fiancé (écrivain lui-même et avocat.) C’est lui qui la pousse à écrire des histoires de zombis. Carrie n’aimait pas les histoires d’horreur, mais il lui en fait regarder un et elle « adore ». Tous les soirs, il lui lit « The Zombie survival guide ». Elle commence par des Check lit mais il lui conseille d’écrire sur ce qu’elle aime. C’est ainsi qu’elle écrit « the forest of hands and teeth » (La forêt des damnés en français.) Carrie pense qu’elle continuera à écrire sur ce même sujet.

Référence : son site personnel (pour ceux qui veulent une biographie plus longue. Désolée elle est en anglais) : http://chrestomanci.over-blog.com/ext/http://carrieryan.com/

 

     Inspirée du film « le village », cette histoire se déroule dans un petit village coupé du reste du monde par un grillage. Cette clôture est à la fois une protection (puisque le monde extérieur est infesté de zombis) et une prison (surtout pour la jeune Mary.)

     Les « Sœurs » (un groupe de religieuses) dirigent la petite communauté qui doit suivre des règles précises pour survivre : personne ne doit s’approcher du grillage au risque d’être contaminé ; à partir d’un certain âge il faut trouver compagnon pour la postérité des vivants (là encore le mariage est structuré avec des cérémonies obligatoires) ; des hommes patrouillent le jour comme la nuit…

     Personne ne sait pourquoi les gens ont subi ce processus qu’ils appellent tous le « Retour ». Ils n’aiment pas beaucoup parler du passé, comme s’il n’avait jamais existé.

     Mary, l’héroïne, a grandi sous le couvert des histoires de sa mère qui lui parlait d’océans, de grands buildings qui touchaient le ciel… Toutes ces histoires sont la motivation de la jeune fille qui rêve de voir l’océan : cette grande étendue d’eau à perte de vue. Elle, elle ne voit que la forêt derrière ces grillages. 

     L’histoire commence par un accident qui va changer la vie de la jeune fille : elle n’est pas rentrée assez tôt pour s’occuper de sa mère qui s’est approchée du grillage et qui a été contaminée. Son frère, Jed, n’arrive pas à le lui pardonner. L’homme qu’elle aime, Travis, a demandé sa meilleure amie, Cassandra, en mariage. Harold (ou Harry) ne se décide pas à faire sa demande. N’ayant aucun prétendant, Mary est envoyée chez les « Sœurs. » Mais elle n’oublie pas ses rêves de jeunesse.

     Sœur Tabatha lui fait peur. Elle la menace de la donner en chair à pâté aux habitants de la « forêt des Mains et des Dents » (nom donné à ce qui se trouve de l’autre côté du grillage)

      C’est alors que Travis est transféré dans l’église à cause d’une mauvaise blessure. Mary  passe son temps avec lui et découvre qu’il l’aime. Mais il est « fiancé » à Cassandra et Harry vient demander sa main.

     Quelque chose d’incroyable va bouleverser sa vie : l’arrivée d’une fille extérieure à leur village. Depuis longtemps, les sœurs racontent à tout le monde que seul leur village a survécu, qu’il n’y a aucun être vivant ailleurs. Mais elles se trompent. Cette jeune fille s’appelle Gabrielle et elle est venue de très loin. Les sœurs la cachent mais Mary la découvre et parle avec elle. La jeune fille lui donne un code mystérieux, qu’elle ne résoudra qu’à la fin du livre.

     Gabrielle disparait et Mary la revoit, quelques temps après, de l’autre côté du grillage. Elle n’en revient pas : les sœurs l’ont offerte à ceux qui ont subi  le « Retour » ? Malheureusement, c’est une grave erreur. Gabrielle est une « rapide », un être avec une force et une vitesse incroyable. Elle tente de déchirer le grillage jusqu’à se retrouver en morceau à force d’essayer sur plusieurs pages (peut-être même une bonne partie du livre.) Elle fait peur et il y a de quoi. C’est même elle qui brise la clôture et permet aux autres de rentrer avec elle pour tuer tout le monde…

    Je vais m’arrêter là pour l’histoire et tenter au maximum d’éviter de vous divulguer d’autres éléments.

 

     Le mot océan ouvre le roman et les rêves de Mary sont dévoilés dès le début. Au début il n’est qu’un mot, un rêve, mais il clôt le roman en devenant réel et présent. Il est là du début jusqu’à la fin, et quand on pense qu’elle va enfin arrêter d’y croire, il revient.

     C’est un livre que j’ai lu deux fois pour me réconcilier avec l’héroïne (vous comprendrez après pourquoi.) Et j’ai décidé de lui trouver des excuses à son comportement égoïste.

     Pour parler un peu du livre avant de s’occuper d’elle disons qu’il ressemble beaucoup à The village, pour ceux qui l’ont vu : la plateforme pour surveiller la forêt (même si dans le livre c’est pour se réfugier) ; le village perdu dans la forêt ; des gardiens qui surveillent pour empêcher les « monstres » du dehors d’entrer ; la fuite de l’héroïne qui part chercher de l’aide (même si dans le livre c’est surtout pour survivre) ; la découverte d’une autre civilisation…

     Comme les livres qui veulent se vendre les phrases sont courtes pour nous entraîner plus facilement dans l’action. Dès qu’une chose se résout, une autre arrive. Il se passe toujours quelque chose, souvent terrible, qui nous oblige à tourner les pages. Nous sommes tellement pris dans un tourbillon de peur, de suspens, d’attente de la suite, qu’on a le cœur qui fait du cent à l’heure et les yeux qui dévorent les mots.

L’héroïne:

     Mary : Un personnage qu’on peut facilement détester. Elle sait ce qu’elle veut, mais cela la rend égoïste. Elle n’est pas parfaite, loin des héroïnes habituelles. Au premier abord elle ressemble à toutes les jeunes filles de son âge : elle aime, elle veut être aimée de l’homme qu’elle aime, elle trouve tout injuste (tout ce qui lui arrive), elle est curieuse, elle ne suit pas l’autorité des adultes, elle n’en fait qu’à sa tête… Elle est beaucoup trop impulsive et ne pense jamais aux conséquences de ses actes. Elle est responsable de la mort de toutes les personnes qui l’ont approchée, ou presque. Dès qu’un de ses êtres chers meurent nous pouvons croire qu’elle se calme, mais non, elle recommence. A la première lecture je l’ai détestée. C’est pourquoi à la seconde j’ai tenté de prendre des citations qui touchent à son personnage.

     Quand elle parle des histoires au début elle dit (et oui la narration est à la première personne pour qu’on soit plus impliqué dans l’histoire) « Je veux qu’elles se gravent dans ma mémoire, qu’elles deviennent une part de moi que je ne pourrai plus jamais perdre comme j’ai perdu mes parents. » Et bien ma petite, ne t’en fais pas, tu les as bien gravées profond ces histoires. Elles sont si profondément en elle que l’homme de sa vie, sa meilleure amie, son fiancé et son frère sont moins importants qu’elles.

     Une autre me parait appropriée, elle résume tout : « […] l’amour et la dévotion peuvent être plus forts que tout […] quitte à sacrifier tout ce qu’il y a d’autre dans la vie. » N’est-ce pas ce qu’elle fait ?

     Quelque chose me laisse perplexe pour la troisième citation choisie. Mary n’a jamais vu l’océan, elle ne peut donc pas connaitre la sensation que produit la noyade, sauf si elle l’a testé dans le petit lac qu’ils ont dans le village. Mais les vagues, elle ne peut les connaître. Et pourtant, pour décrire ses émotions, elle utilise ces termes et ces sensations. Pour dire que la mer est décidément partout, même en elle, dans ses sentiments : « Je me noie en lui. Des vagues m’entraînent sous la surface et me font tourbillonner comme si je n’étais rien. »

     La sœur Tabitha avait bien vu que Mary causerait leur perte, qu’elle était si curieuse qu’elle irait forcément trop loin un jour ou l’autre : « Qu’est-ce que tu veux de plus, Mary ? Faudra-t-il en passer par la destruction de ce village pour que tu trouves le bonheur ? Que tu sois contente de la vie qui t’a été donnée ? » Et bien ma chère sœur la réponse est non. Mary a beau faire des efforts, la sécurité du village, son amour pour Travis, sa famille… ne lui « suffisent » pas.

     Dernière petite accusation et ensuite je lui trouve quelques excuses. Notre chère Mary fait des leçons de morale et parle de devoir quand cela concerne les autres ; alors qu’elle-même désobéit et ne veut pas se « satisfaire » de ce que ses devoirs lui obligent de faire (être une bonne épouse, donner des enfants pour que l’humanité survive…) C’est ainsi quand la femme de son frère Jed, Beth, est contaminée. Elle lui dit qu’il est de son « devoir » de la tuer. Mais j’avoue qu’elle a peur car ce n’est pas rien d’avoir une contaminée parmi eux : c’est extrêmement dangereux. Première petite excuse.

     Seconde : dès qu’elle accepte enfin son sort et qu’elle veut bien suivre ses devoirs et se contenter de peu, quelque chose arrive : l’invasion du village, de la maison où ils se cachent, le feu de la plateforme, la mort de… quelqu’un ^^… C’est comme si le destin voulait qu’elle continue à croire en ses rêves, qu’elle s’y rattache.

    Troisième : Travis lui fait promettre d’aller voir l’océan. Mais cela est-il une réelle excuse à son comportement ? Elle décide quand même d’abandonner son frère, Harry, Cass, Argos le chien et le petit Jacob.

    Disons que je ne la comprends pas dans ses choix, mais c’est toujours beau de rêver (quand ça ne va pas aussi loin tout de même.)

    Bref, de par son imperfection, ce personnage est assez intéressant.

    Tous les autres, au contraire, ressemblent aux héros traditionnels : prêts à sacrifier leur vie pour ceux qu’ils aiment. Seule Mary n’est pas ainsi ; ce sont plutôt les autres qui se sacrifient pour elle.

     Malgré ce que l’on peut croire j’ai vraiment aimé cette histoire. L’égoïsme du personnage principal n’est pas un problème avant la toute fin. Ce sont dans les dernières pages que son caractère nous apparait au grand jour.

    J’ai demandé à une amie qui l’avait lu aussi ce qu’elle avait pensé de Mary, et elle m’a dit qu’elle ne l’appréciait pas du tout. Et vous ?

     L’histoire s’interrompt un peu brusquement. Elle rencontre un gars dont on ne connait même pas le prénom et on ne sait ce qui arrivera à ceux qu’elle a laissé en arrière. Mais cela peut s’expliquer par le fait qu’un deuxième volume est en préparation.

M.L.

 

Source image: Librairie Decitre.

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J
<br /> Superbe livre ! Hâte de lire me second tome ! :)<br /> <br /> <br />
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