Entretien avec un vampire; Anne Rice
Internet est assez riche pour avoir des renseignements sur l'auteur. Sinon, voici l'adresse URL de son site internet: http://www.annerice.com/ (Vous y verrez que l'auteur a commencé une nouvelle saga, sur les anges cette fois.)
Edité pour la première fois en 1976 (soit déjà 34 ans), Entretien avec un vampire est le premier tome de la saga si connue des vampires d’Anne Rice, auteur américaine. Ce livre est un tel succès qu’en 1994 un film sort dans les salles (de Neil Jordan) avec Tom Cruise et Bratt Pitt pour interpréter les deux personnages principaux (sans parler de Kirsten Dunst et d’Antonio Banderas.) C’est sans doute grâce à ce film que le titre de cette œuvre parle à bon nombre de personnes.
Pour faire un tour d’horizon, parlons un peu de la saga en général. Les chroniques des vampires sont constituées, en tout, de dix livres :
- Entretien avec un vampire (1976)
- Lestat le vampire (1985)
- La reine des damnés (1988)
- Le voleur de corps (1992)
- Memnoch le démon (1995)
- Armand le vampire (1998)
- Merrick (2000)
- Le Sang et l’or (2001)
- Le domaine Blackwood (2002)
- Cantique sanglant (2003)
Je ne pourrais malheureusement que parler des quatre premiers, n’ayant pas lu les autres. Je préfère ne pas parler de ce que je n’ai pas lu.
Le premier est différent des trois qui suivent, en cela qu’il raconte la vie d’un certain Louis, jeune homme riche transformé en vampire par Lestat, alors que les trois autres tournent essentiellement autour du rôle de Lestat lui-même. Les trois livres retracent sa vie, sa transformation, son envie de redevenir humain, son grand besoin d’amour…
Anne Rice est une auteure qui n’a pas froid aux yeux et il faut le dire, les chroniques des vampires est sa saga la plus soft.
C’est une œuvre sublime, même si des fois le lecteur se trouve confronté à des passages plats.
Dans une chambre d’hôtel, un vampire raconte sa vie à un jeune journaliste. Louis lui relate absolument tout, même les passages les plus intimes et les plus honteux qu’il ait vécus.
Il était un jeune propriétaire fortuné de la Nouvelle-Orléans attiré par la mort. Celle-ci s’est présentée sous la forme d’un vampire du nom de Lestat. Ce dernier recherchait un endroit où vivre richement avec son père (qui ne sait pas qu’il est vampire. Le pauvre homme est aveugle.) Mais Lestat est insouciant et les esclaves de Louis se doutent de quelque chose. Les deux hommes doivent fuir.
Louis se contente de rats ou d’autres animaux pour ne pas tuer d’humains alors que Lestat est un chasseur qui aime jouer avec ses victimes avant de les tuer. Il tente de convertir Louis qui ne se prend pas au jeu. Mais un jour, il est attiré par une jeune enfant orpheline (la peste a emporté sa mère.) Il ne peut s’empêcher de boire son sang. Horrifié par ce qu’il vient de faire, il fuit. Mais Lestat, le perfide Lestat, lui prépare une surprise. Il ramène la jeune fille et la transforme en vampire devant Louis. Ils deviennent une famille.
Claudia, la petite fillette vampire, est aussi impitoyable que Lestat. Elle joue sur son âge pour séduire des gens et les tuer (elle fait comme si elle était perdue et certains, trop généreux, viennent l’aider avant de mourir.) Lestat en est fier. Mais ses deux enfants se rebellent et Claudia monte un plan diabolique pour le tuer. Ils doivent fuir et arrivent sur Paris. De là, ils rencontrent d’autres vampires, dont le bel Armand (dix-sept ans je crois dans le livre, mais joué par un Banderas de 34 ans à l’époque) qui est attiré par Louis. Claudia se sent délaissée et supplie Louis de transformer Madeleine. Mais un sort tragique attend les deux femmes (Louis est sauvé par Armand.)
Cette histoire est passionnante de part la complexité de la trame. Anne Rice a tendance à toujours (enfin, toutes les œuvres que j’ai lues d’elle) nous fournir des histoires assez riches. Certes elle n’a pas subjugué les foules comme Stephenie Meyer avec ses vampires, mais son œuvre n’en est que plus admirable. Il n’y a pas cette naïveté qu’on retrouve chez les personnages de « Twilight », cette niaiserie dans l’histoire. Au contraire les personnages peuvent être sombres, et même quand ils ne comprennent rien, ils gardent une grandeur que l’on peut attendre d’un vampire. Et l’histoire de fond veut mettre en avant des personnages torturés par leur nature, leur choix, les pensées ou les désirs qui les assaillent. Il y a de la vraie souffrance. Les relations entre les personnages sont complexes et jamais bien définies, ou voire étranges ou à la limite de la morale pour certaines (exemple, la relation mi-amoureuse, mi-autre chose entre Claudia l’enfant et Louis l’adulte, ou entre Lestat/Louis ou même Louis/Armand.)
Je pense qu’Anne Rice a largement contribué à l’évolution des vampires et à la nouvelle image que l’on a d’eux. Avant (souvenez-vous par exemple de Nosferatu) les vampires étaient tout sauf humains, même dans leur apparence. Ils étaient des monstres qui ne faisaient que tuer. Avec le temps, leur image s’est modifiée. Maintenant, ils sont séduisants à souhait, torturés (pour la plupart) par leur nature. Ils peuvent aimer, haïr, être tristes… De monstres ils sont devenus des damnés que l’on plaindrait, des êtres peut-être bien plus humains que les humains eux-mêmes.
Un conseil de ma part. Si vous avez lu ce livre (ou si vous le lirez) et surtout que vous aimez, ne vous arrêtez pas à ce premier tome, lisez les autres. Si vous continuez, vous verrez une toute autre image de Lestat, bien plus belle et touchante que ce qu’entretien avec un vampire nous laisse.
Je n’ai pas vraiment analysé l’œuvre et je m’en excuse. J’espère juste vous avoir donné envie de la lire. Surtout qu’elle est une pépite d’or, une pierre qui marque une nouvelle ère dans l’histoire des vampires.
M.L.
Je ne vais pas faire une analyse aussi poussée que celle de ma "collègue" sinon on finirait par se répéter mais j'ajouterai que d'une certaine façon les vampires de l'oeuvre d'Anne Rice seraient presque plus humains que les êtres humains qu'ils cotoient. C'est surtout le cas de Louis qui se rend compte une fois vampire de tous les petits détails de la vie qui rendent cette dernière si riche. Il sent à quel point la vie ne tient qu'à un fil, de par sa nature, tandis que les êtres humains semblent avoir l'impression de vivre éternellement, ils n'ont pas autant conscience que Louis de la nature éphémère des choses. De plus, il est vrai qu'Anne Rice a considérablement contribué à l'image du vampire. Comme l'a dit M.L. si on regarde Nosferatu, le vampire est un monstre aussi bien intérieurement que de par son physique. Si on regarde Dracula (qu'on a trop souvent tendance à prendre pour le premier vampire de la littérature alors que Bram Stocker s'est inspiré de Carmilla de Sheridan Le Fanu pour écrire son oeuvre), il attire les gens mais par l'hypnotisme, tandis que les vampires d'Anne Rice attire nt les êtres humains de par leur beauté.
En bref, je ne peux finir que sur ce conseil : amateurs d'histoires de vampires cette saga est faite pour vous!
M.B.
Source image: librairie Decitre.