Dominium Mundi 2 de François Baranger (2016)
Retrouvez l'article du tome 1 en cliquant sur le titre : Dominium Mundi 1. Un seul et même livre dans sa construction. Mais deux articles (avant tout pour une question de taille. Car finalement je n'en dis pas plus ici.)
Dans le premier nous étions en huis-clos sur le vaisseau à découvrir les raisons de cette grande croisade. Dans le second nous sommes sur la planète et nous découvrons de très lourds secrets.
"Que je triomphe, ou que je succombe, ce sera déjà une victoire pour moi d'avoir été votre adversaire." (page 507)
De plus, la question se pose : la religion / les croyances peuvent-ils vraiment justifier un génocide ?
Les personnages font le charme de cette histoire. Et très vite, nous les apprécions.
"Cependant, il fallait bien reconnaître que, par moments, la démocratie me les brisait menu". (page 180)
Tancrède est le héros par excellence. Mais il ne le serait pas sans la présence d'Albéric. La force/le courage face à l'intellect/le courage. L'un est un bras armé, l'autre est la technologie.
"Un homme seul peut changer le destin de l'humanité, pourvu qu'il en ait la volonté nécessaire" (page 327)
Petit mot de l'auteur que je trouve intéressant de vous partager car il en dit beaucoup sur le livre :
"Bien qu'une histoire située dans le futur soit par définition une œuvre d'imagination, elle s'appuie également sur le passé. En décrivant un monde ultérieur retourné au féodalisme, celle de Dominium Mundi emprunte tout particulièrement à l'ère révolue du Moyen-âge central. Ainsi, comme les lecteurs les plus attentifs l'auront remarqué, certains personnages s'inspirent de figures historiques qui s'illustrèrent au XIe siècle, au cours de la première croisade. […] Il me paraît donc important de préciser que ce roman n'est nullement une transposition futuriste de la première croisade et de ses protagonistes. Il faut plutôt y voir une sorte de relecture personnelle de l'histoire, assise sur le constat à la fois évident et quelque peu déprimant, que l'homme se répète inlassablement, y compris et surtout dans ses aspects les plus négatifs.
Par ailleurs, certains éléments de ce roman m'ont été inspirés par un poème époque et fameux […] La Jérusalem délivrée de Torquato Tasso, dit Le Tasse. Ce récit composé au XVIe siècle narre la première croisade avec talent - et assez peu d'exactitude historique, semble-t-il - à la manière dont Homère immortalisera la guerre de Trois dans l'Iliade. La prédominance de Tancrède de Tarente dans Dominium Mundi est un écho direct du poème." (page 608)
Un très bon dyptique, très prenant.
Marion (Source image : Babelio)