La fabrique de poupées d'Elizabeth Macneal (2019) SP

Publié le par Marion L.

La fabrique de poupées d'Elizabeth Macneal (2019) SP

SP des éditions Presses de la cité, merci à eux et à Netgalley pour ce SP. Un coup de cœur, en plus !

     Iris et sa sœur jumelle, Rose, travaillent dans un magasin de poupées. Elles les habillent et peignent leur visage. Tous les jours, sous le regard autoritaire et paranoïaque de leur patronne.

       Les jeunes femmes avaient un rêve, celui de monter leur propre boutique. Un rêve ruiné par la maladie qui a touché Rose et l'a laissée défigurée. A présent, Rose s'éloigne d'Iris et contribue à son sentiment d'emprisonnement. Iris rêve de peindre.

     La chance lui sourit lorsqu'elle fait la connaissance de Louis, un jeune peintre qui fait parti d'un groupe préraphaélite. Il lui propose d'être son modèle. Elle accepte s'il lui apprend à peindre.

     Louis a découvert Iris grâce à Silas, un taxidermiste bizarre mais gentil à qui il achète des animaux empaillés pour ses peintures.

     Silas connaît Iris grâce à Albie, un gamin des rues qui travaille pour Silas (il lui amène des cadavres) et pour la boutique de poupée (il fait les jupes.) Il ne lui reste qu'une seule dent et rêve de s'acheter un dentier. Et, au passage, aider sa sœur qui se prostitue. 

Albie regrette d'avoir parlé d'Iris à Silas. Il sent qu'il a mis la jeune femme en danger, mais ne dit rien ou presque. Car Iris devient une véritable obsession pour Silas dont personne ne se méfie vraiment.

     La grande force du livre vient de ses personnages : nous alternons entre Iris et Silas et parfois Albie. Nous découvrons leur vie, leurs rêves et leurs attentes. Silas, sa passion pour les os et pour une jeune rousse. Sa solitude et son envie d'avoir une amie. Iris et ses difficultés avec sa sœur et ses parents. Ses rêves de peinture.

Iris et Louis vivent leur vie sans se douter de la présence de Silas dans le décor. Il est comme une ombre, un danger lattent, un piège qui se referme.

     C'est ça, un piège qui se referme. Des rouages intelligemment placés et agencés. Une histoire qui vous prend aux tripes.

     Nous nous attachons très vite à Iris, Louis et même Albie. Ce qui renforce le tout. J'ai même prié fort pour que l'autrice ne s'en prenne pas à Iris. Car il y a Silas et pendant ses passages nous sommes dans sa tête. Nous sentons qu'il y a quelque chose de louche alors que pour lui, il est dans son droit. Il a une envie louable… les actions pour la satisfaction de cette envie sont autres.

     Mais il fait pitié. Je ne me suis pas attachée à lui, j'ai eu pitié. Et c'est ce sentiment qu'il inspire : la pitié. Mais aussi - et surtout, maintenant que j'y pense - le mépris et le dégoût. Comme quoi le sixième sens humain peut être efficace.

Il y a une ambiance que j'ai beaucoup aimé. Un contraste entre la lumière d'iris avec sa peinture, ses passions, ses sentiments, sa gentillesse, sa bonne humeur, son côté rebelle, sa force ; et l'ombre de Silas, sa solitude, ses secrets, sa recherche de cadavre, sa violence.

Un super livre. Je vais sans doute continuer à suivre cette auteure.

Marion (Source image : les éditions presses de la cité. Retrouvez le livre sur leur site : La fabrique de poupées.)

Publié dans Historique

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M
Une belle découverte d'autant plus que je n'en ai pas du tout entendu parler ! Merci Marion pour ce partage intéressant
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M
Une très belle découverte, en effet. Il a une ambiance qui m'a vraiment beaucoup plu. Le résumé me tentait bien et la lecture du livre a confirmé ma première bonne impression.