HS 7244 de Lorraine Letournel Laloue (2019) SP
Merci aux éditions Belfond et Netgalley pour ce service presse. Un livre qui vous touchera… Une premier roman coup de poing.
Marius était en vacances en Russie et Tchétchénie avec Camille, son âme sœur. Tout se passait bien jusqu'à une soirée dans un bar. Il se réveille dans une prison pas comme les autres et Camille a disparu.
D'autres hommes sont incarcérés comme lui, pour cause de terrorisme, d'être atteints d'un mal contagieux qu'il faut éradiquer.
Homes est un médecin de la mort, admiratif du travail des nazis. Tous ces prisonniers sont là pour ses expérimentations, ses expériences macabres. Il veut trouver la raison de leur monstruosité pour éradiquer cette maladie.
Pour se faire, tout y passe : tortures, punitions, humiliations, amputations, brûlures, opérations sans anesthésie… Tout n'est que souffrance et barbarie sans aucun espoir de s'échapper, sauf par la mort.
Marius veut tenir pour Camille, retrouver son amour. Il accepte beaucoup, le visage de Camille en tête.
Lui qui vient du pays des droits de l'homme doit accepter qu'ici il n'a plus de droit, il n'est même plus un homme.
"Qu'est-ce qu'ils nous reprochent, ceux qui s'y opposent ? C'est quoi, le problème d'aimer ? L'amour n'a pas de couleur, pas d'âge, pas de genre ! Il remue les tripes et le cœur. Il nous prend en otage pour le plus beau des voyages" (pages 102-103 sur liseuse).
L'auteure s'est inspirée de faits réels, d'un article lu sur ces pratiques de tortures sur des hommes et des femmes kidnappés en Tchétchénie.
Un livre qui ne vous laissera pas indifférent, ce qui était sans doute le but de l'auteure. Celui de dénoncer, de porter un message.
Le sujet abordé et plusieurs scènes sont difficiles. Je préfère prévenir. Nous assistons aux nombreux sévices. Et même si les bourreaux font tout pour déshumaniser les prisonniers, jamais nous n'oublions, lecteurs, que ce sont des humains.
Etrangement, ce qui m'a le plus marquée (et touchée) n'est pas forcément la douleur physique (qui soulève d'autres sentiments) mais la douleur émotionnelle de ces hommes. Elle vous prend à la gorge et elle monte crescendo jusqu'à son apothéose à la fin.
Je n'ose en dire plus car un élément doit rester secret et être découvert en cours de lecture.
Un livre coup de poing, sans être dans la violence facile. Je n'ai pas eu cette désagréable sensation d'être une voyeuse morbide, mais plutôt d'être un témoin.
Un roman qui vous happe malgré vous et donne envie de s'insurger. L'auteure est contre ces pratiques et cette idéologie et elle ne s'en cache pas. Elle pousse ici un grand cri.
Marion (Source image : les éditions Belfond. Retrouvez le livre sur leur site : HS 7244.)