Les fleurs du lac de Christelle Angano (2019) SP

Publié le par Marion L.

Les fleurs du lac de Christelle Angano (2019) SP

Merci aux éditions de la Rémanence pour ce service presse. Un sujet difficile mais à partager.

     Mebrat est excisée, comme toutes les femmes de son village. C'est une tradition. Pour être une femme bien, une bonne épouse, trouver un mari et ne pas devenir une prostituée, il faut être excisée.

      Elle a aussi excisée sa fille. Parce que c'est la tradition. Même si au fond d'elle elle n'adhère pas et qu'elle trouve cet acte barbare, qu'elle a mal tout le temps, qu'elle se déchire aux accouchements, que les rapports sexuels sont des souffrances, que chaque geste hygiénique du quotidien est une torture et qu'elle fait d'horribles cauchemars, traumatisée par son excision, à 7 ans.

Lorsque le bébé d'une amie doit subir la cérémonie, elle dit stop.

     Seule contre la tradition, elle dit non pour sa seconde fille et tente de convaincre les mères. Par chance, son mari la soutient.

     Christelle Angano, comme elle le dit au début, n'est pas là pour se faire juge, mais avocate. Les deux parties s'expriment, même si notre propre culture nous pousse à choisir le camp de Mebrat.

     Une mutilation sexuelle qui a encore lieu, même dans des pays où elle est pourtant devenue illégale. Si la tradition est là, il y a une raison. Ce qui me fait penser à "Silence sous la blouse", qui se questionnait sur des traditions, des actes perpétrés depuis longtemps, et justifiés par ce biais ("comme si le fait d'avoir installé des pratiques dégradantes depuis des années excusait le fait de les reproduire", pages 52-53 sur liseuse). Ce n'est pas encore ça mais le mari de Mebrat évoque une évolution de la société et que le changement n'est pas forcément mauvais.

     Un livre très court, 91 pages sur liseuse. Un témoignage. Celui du courage quand on ose se lever contre ce qui nous horrifie.

Un sujet à partager car cette pratique nous paraît archaïque, mais il n'en est rien, elle existe encore. Un exemple est cité avec des parents français qui profitent de vacances au pays (d'origine de la famille) pour faire exciser leur petite fille. Imaginons le traumatisme de l'enfant. Comment se reconstruire après ça ?

Marion (Source image : Babelio. Retrouvez le livre sur le site éditeur : Les fleurs du lac)

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C
Merci pour ce retour...<br /> Ch Angano
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M
De rien, c'était un plaisir de le lire.