Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel (2018) SP

Publié le par Marion L.

Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel (2018) SP

Merci aux éditions Belfond et à Netgalley pour ce service presse. Je commence Karine Giebel avec son petit dernier... Vous la connaissez ? On en reparle après votre lecture ?

     Tama est née au Maroc. Laissée à sa tante, elle vit pauvrement mais n'a pas à s'en plaindre. Jusqu'à ce que son père la vende à une femme qui vit en France. Un meilleur avenir pour elle ?

     Pas vraiment. Tama est le prénom qu'on lui a donné une fois en France, pour mieux correspondre à son statut d'esclave, ce qu'elle est à présent... à 8 ans.

Entre privations, coups, humiliations, séquestrations, peur et douleur, Tama grandit. Et plus le temps passe et plus le cauchemar grandit avec elle. Il ne s'arrête jamais.

     A tel point que j'ai voulu dire stop à la page 400 (sur liseuse le livre fait 564 pages). Je n'en pouvais plus. Nous nous attachons très vite à Tama, une enfant (rappelons-le) et son calvaire ne s'arrête pas. Au contraire, il empire. J'ai fini le livre malgré tout, je voulais voir où elle nous menait avec toutes ces scènes de violence. Avec l'espoir que le soleil brille enfin dans sa vie. Et j'ai fait quelques pauses, je l'avoue.

     C'était mon premier livre de cette auteure. Je connaissais sa réputation, celle de la violence dans ses livres. Lorsque je l'ai croisée elle m'a prévenue. Je lui ai dit - comme beaucoup d'autres - que j'avais lu du Maxime Chattam. Notamment sa trilogie du mal où il s'intéresse à la noirceur humaine. Elle m'a dit que ce n'était pas pareil. Et c'est vrai. Moi qui trouvais Maxime Chattam violent... Karine Giebel est un niveau encore au-dessus.

Avec cette histoire d'esclavage domestique moderne, elle nous dévoile une vérité. Quelque chose qui existe et qui est monstrueux. Et elle nous en met plein les yeux. Tortures, viols, coups, désespoir profond...

     Il est d'une telle intensité que vous ne vous rendez plus compte que vous lisez. Et il m'a bousculée avec plusieurs émotions. J'ai ressenti du dégoût, de la peine, de la colère, de la tendresse, de la peur, de l'espoir... j'ai supplié qu'on l'aide, qu'on la croit, que ses bourreaux soient punis, que ses proches soient parfois moins cons (pardon... lui fassent plus confiance.) Des sensations fortes. Trop fortes parfois.

Je le redis mais c'est d'une violence !

     Pour moi, elle allait trop loin. Mon empathie n'a pas vraiment apprécié (euphémisme...)

     Même une fois le livre refermé, mon cœur a du mal à revenir à la normal. Voilà un livre qui vous marque.

     Les personnages sont puissants. Les "méchants" sont détestables et les "gentils" ne le sont pas tant que ça. Ils sont torturés, détruits, et prêts à beaucoup. C'est ce que la vie a fait d'eux, ce que des "démons" ont fait d'eux. Des gens que même nous, nous aimerions voir souffrir.

Je ne raconte pas la fin, mais je ne retiendrai qu'une chose de ce livre : la violence sous toutes ses formes. Je me sens même sale d'avoir assisté à ça...

Marion (Source image : les éditions Belfond. Retrouvez le livre sur leur site : toutes blessent, la dernière tue.)

Publié dans Policier-thriller

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M
Il aurait fallu que tu commences par "Juste une ombre". Je suis d'accord avec ton ressenti. C'est un livre qui m'a ébranlée et dont je me souviendrais longtemps, très longtemps mais je pense qu'il ne fallait pas se voiler la face non plus, les faits existent...et la façon de mener l'histoire sous forme de thriller, permet d'arriver à l'accepter...sans bien sûr le cautionner
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M
Je tenterai de nouveau cette auteure avec "Juste une ombre" alors, surtout que je l'ai chez moi. Merci pour l'information.<br /> Je suis persuadée aussi que cette violence existe et il faut en parler.