Le bébé c'est pour quand ? de Laëtitia Milot (2016)
(Article du vendredi 2 novembre). Novembre est un mois à thème. Et pour être en adéquation avec le "mois du film documentaire", voici un mois dédié aux documentaires.
Le sujet m'intéressait. Je ne regarde pas "plus belle la vie" mais j'avais entendu parler de la maladie de l'une de ses actrices, Laëtitia Milot qui joue Mélanie. Une maladie féminine, non mortelle, mais horriblement sournoise et handicapante. Une maladie qui touche beaucoup de femmes : Endométriose.
Une maladie dont je n'avais jamais entendu parler à ce moment (et vous ?). Et que j'ai oublié parce que juste évoquée une fois aux informations avec le cas de Laëtitia Milot. Puis des amies féministes qui se tiennent au courant des diverses injustices faites aux femmes m'en ont reparlé. Car enfin la parole s'ouvre et l'Endométriose devient un sujet.
Moi qui m'intéresse à ces sujets (gynécologie, sexualité féminine...) je voulais en savoir plus. Voilà pour l'anecdote.
Dans ce livre, Laëtitia nous offre son témoignage. Bien sûr elle en profite pour raconter son parcours et sa vie de comédienne.
Dans la première partie - outre son parcours et sa vie de comédienne - elle nous raconte sa maladie. Jeune femme pétillante, pleine de vie et d'optimisme, heureuse en amour, souffre lors de ses règles. Une souffrance telle qu'elle est pliée en deux, à pleurer, et qu'elle ne peut plus bouger. La douleur empire, ce n'est pas normal.
Elle consulte, mais c'est bien connu, les femmes sont chochottes. Soit la douleur est dans la tête, soit elle n'est pas si forte et il faut prendre sur soi (quand même !)
7 ans pour que cette maladie trouve son nom : Endométriose. 7 ans que la maladie attaque. Et elle qui voulait un enfant n'en aura sans doute jamais (du moins sans adopter.) D'où cette horrible question posée innocemment à une jeune femme pleine de vie et amoureuse : le bébé, c'est pour quand ?
Dans la seconde partie, elle donne voix à d'autres femmes qui ont partagé leur parcours. Des détails différents, des aspects différents de la maladie, des femmes différentes, des médecins différents, un rapport à la douleur différent, un entourage différent, une vie différente... et pourtant cette impression d'entendre la même histoire. C'est dans votre tête, vous n'avez pas vraiment mal et le diagnostic qui donne après des années, quand il est presque trop tard.
10% des femmes sont touchées. Peut-être plus. Comme Laëtitia Milot, suite à ces témoignages et à ces chiffres, nous trouvons aberrant qu'on n'en parle pas plus, qu'il n'y ait pas une obligation de dépistage. Par chance les choses avancent.
Laëtitia Milot nous parle de cette maladie et nous l'explique, avec ses mots. Ainsi, nous savons son nom, nous en connaissons le visage (les symptômes), nous savons qui elle est (ce qui se passe dans le corps) et ce qu'elle est. Et grâce aux témoignages il est plus facile de comparer avec sa vie.
En résumé, ce témoignage est touchant (effrayant aussi) et utile. De mon côté, j'ai moins été intéressée par sa vie d'actrice et ses rôles. Mais je retiens sa vie de femme et son combat.
J'invite toutes les femmes à lire ce livre (il se lit facilement) et à aller sur le site de l'association dont elle est la marraine, qui est très bien et très instructif : l'association EndoFrance.
Marion (si je peux aider à mon niveau...)