Mélissa, sac à gras de Carène Ponte (2016) SP

Publié le par Marion L.

Mélissa, sac à gras de Carène Ponte (2016) SP

Merci aux éditions Librinova pour ce service presse. J'avais repéré ce livre sans oser y aller.

      Mélissa, ou Mél, doit déménager pour commencer une nouvelle vie en terminale dans une ville plus grande, loin de sa meilleure amie Camille. Avec la trouille de ne pas y arriver. Que ses kilos en trop ne passent pas et qu'on la rejette. Elle n'y échappe pas.

     Dans le cadre de mon métier, je dois accueillir les TAP (temps d'accueil périscolaires). Je souhaitais finir l'année avec les CM2 autour du harcèlement à cause de toutes les méchancetés entendues lors de ces séances. Ce texte arrive à point nommé.

L'auteure le dit bien, il ne s'agit pas d'un témoignage. Et pourtant ! L'histoire de Mélissa n'est pas un cas isolé. De nombreux enfants sont victimes de la méchanceté de leurs camarades. Une méchanceté déclenchée par de sombres raisons. Pourquoi cet enfant précis ? Pourquoi pour cette raison ? D'autres devaient être en surpoids comme elle, elle n'était sans doute pas seule.

A travers cette histoire Carène Ponte soulève des choses intéressantes : l'impact sur la vie, sur l'image que l'on a de soi, mais aussi la première image que l'on renvoie qui peut être la cause ; l'isolement, la vengeance dans le cas de Mélissa qui ne peut être une solution viable ; le repli sur soi avec l'impossibilité d'en parler à quelqu'un ou même de voir les mains tendues.

     Un livre qui n'est pas un témoignage et qui, pourtant, pourrait en être un. Il montre la montée en puissance des harcèlements, leur aggravation au fil du temps, et les effets de plus en plus pervers sur le victime.

     D'après d'autres personnages Mélissa n'est pas si grosse, elle est même jolie. Il a suffi d'un lieu, d'un moment, d'une rencontre, pour qu'un complexe devienne un handicap aussi lourd. Et c'est intéressant de le montrer ça aussi. Le regard des autres vous définit, mais il est subjectif. Vous définit-il donc vraiment ?

     Le rajout de l'histoire avec l'enseignant est un autre problème. Et c'est bien aussi d'en parler. Et d'utiliser les bons termes avec "abus". Consentement, oui, mais attention au contexte qui change la notion d'accord.

     Un livre que j'ai trouvé très intéressant, qui m'a parlé et m'a captivée jusqu'au bout (dommage quand le train est arrivé à destination alors qu'il ne me restait qu'une soixantaine de pages).

L'histoire de Mélissa est à connaître et à diffuser. Harcèlement, rapport au corps, punition... c'est mieux d'en parler.

Marion (Source image : Librinova : retrouvez le livre sur le site de l'éditeur : ici)

Publié dans Autres, Coups de coeur

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B
Je remets mon commentaire car hier soir, mon ordi a planté :'(<br /> <br /> Oui, il s'agit bien de la même histoire, même si, d'après ce que j'ai lu, elle a été remaniée. En tout cas, il en ressort la même chose pour nous deux.<br /> J'ai aimé que les moyens de s'en sortir et/ou d'aider soient mentionnés directement dans la narration et à la fin (ça fait un livre moins "médicament") mais je rajouterais une chose: il s'adresse aux jeunes filles (surtout hein!) qui vivent ces situation, mais peuvent aussi aider des filles qui aurait une amie la vivant (cf Camille).<br /> Bref, un roman émouvant et nécessaire!
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M
Effectivement, c'est une histoire utile. Pour aider à trouver les mots, à parler d'une telle situation, qu'on en soit la victime ou un témoin. Elle m'avait vraiment touchée.
M
C'est un sujet en effet qui n'a pas fini d'être d'actualité. Le rapport au corps dans notre société provoque des dégâts psychologiques irréparables...Merci pour cette chronique
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M
Malheureusement oui, ce sujet risque de durer encore un certain nombre d'années. Merci à toi pour le commentaire.