On s'est juste embrassés d'Isabelle Pandazopoulos (2009)
Quand un amour de jeunesse tourne mal...
Aïcha Boudjellal est une jeune femme de quinze ans, dans une famille qui a coupé les ponts avec ses origines et se sent française. Elle vit dans une cité, quoique dans une maison un peu plus riche et a pour interdiction de sa mère de fréquenter cette "racaille". Or la meilleure amie d'Aïcha, Sabrina, en est une (selon la définition de sa mère.) Et la jeune femme aime aller chez elle, parce qu'elle a plusieurs frères et sœurs, et notamment la beau Wallid.
Les choses changent le jour où elle est Wallid s'embrassent. Depuis, la rumeur circule qu'ils ont couché ensemble et qu'elle n'est pas une fille bien. Elle perd tout, même sa meilleure amie. Pourtant, il lui faut continuer à vivre ici.
Un style qui serait bien celui d'une jeune femme de quinze ans qui subit mais qui ne comprend pas tout ce qui lui arrive. Cela est très bien réussi, surtout que le point de vue est interne.
"[...] et j'ai senti ce truc étrange, la certitude qu'aucune rencontre, jamais, ne vaudrait celle des livres, ces voix qui murmurent et coulent à l'intérieur de moi". (page 65)
Que d'aventures pour une si jeune femme. Aïcha est coincée entre deux univers. Les choses ne se passent pas bien pour elle, et pourtant il y a des instants fugaces qui sont beaux. Des gens qui sont là malgré tout.
Un roman court qui se laisse apprécier, au grès des préjugés, de la force des "on dit", du choc des cultures, de la place de la femme et de son corps, et des secrets qu'on ne peut plus taire.
Marion (Source image : Babelio)