Carmilla de Sheridan Le Fanu (1996)

Publié le par Marion L.

Carmilla de Sheridan Le Fanu (1996)

Envie de frissonner ? En novembre, retrouvez des chroniques de livres d'épouvante, de fantômes ou de monstres en tout genre.

     Classique du genre. Une étrange scène, de nuit, dépose une jeune fille dans un château de Styrie. Laura et son père, les propriétaires, acceptent d'héberger Carmilla, une magnifique jeune fille. Un mystère l'entoure et de nombreuses femmes décèdent dans le village, vidées de leurs forces.

     Laura, quant à elle, nous raconte cette histoire, sa rencontre et sa relation avec Carmilla. Pour laquelle elle ressent une certaine attirance.

     Nous sommes vingt-six ans avant Dracula de Bram Stocker. Sheridan Le Fanu s'inspire pour certaines scènes du Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires, ou les revenants, de Hongrie, de Moravie, etc. de Dom Calmet de 1746.

     Carmilla n'est pas comme Lord Ruthven dans Le vampire de Polidori, ou le vampire dans Varney, ses prédécesseurs. Elle est sensuelle et prévient sa victime de la malédiction qui la touche et du sort qu'elle lui réserve. Laura prend cela pour des élucubrations, une forme de démence, mais Carmilla lui promet la mort. Dans l'adoration ou dans la douleur, en quelque sorte.

Ce qui ressort des analyses sur ce texte est la sensualité. Une narratrice ingénue, parfois idiote, qui a sans doute sauver Carmilla de la censure.

     Puisqu'en parallèle du vampire, il y a le désir et l'amour entre deux femmes. Le désir est expliqué à demi-mot mais il est là.

     Gaïd Girard, dans la version que j'ai lue, va plus loin et évoque une relation qusai incestueuse puisque les deux femmes sont parentes du côté maternel de Laura et alternent un rapport mère/enfant entre elles. Carmilla sous-entend même qu'elle fera de Laura une vampire à son tour.

Il est toujours intéressant de découvrir ces classiques. Il y a quelque chose, une tension, un univers gothique très prenant dans cette histoire. Et un quelque chose qui me rappelle Dracula. Un texte qui date de 1871, mais qui ne semble pas avoir vieilli, si ce n'est que le vampire a changé.

Marion (Source image : Babelio)

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