Lolita de Vladimir Nabokov (2001)
Humbert semble écrire à ses juges, du moins c’est à eux qu’il adresse cette histoire. Attiré par ce qu’il appelle les « nymphettes », il croise la route de Lolita et en tombe amoureux. Une nymphette est une enfant pré-pubère, sensuelle avec un charme indéniable et qui le sait.
Humbert la croise par hasard, alors qu’il n’a jamais cédé à ses penchants pédophiles… jusqu’à Lolita.
Le livre est séparé en deux. Dans la première partie on sait qu’il est accusé de quelque chose puisqu’il parle à ses juges. Il évoque sa vie. Son attirance sexuelle pour une amie, alors qu’ils avaient une dizaine d’année. Et que cette frustration sexuelle a des conséquences sur l’homme adulte et sa vie jusqu’à cette rencontre. Le livre devient sensuel. Pas de sexe, juste des fantasmes, des situations qui l’excitent. Si la fille était une femme, cela serait différent. Dans cette sensualité, on ne peut oublier qu’elle n’a que douze ans. Les choses empirent pendant sa virée aux Etats-Unis.
Puis une seconde partie. Une fuite dans les Etats-Unis, la paranoïa, la peur. Ses propos deviennent décousus. Il mélange les gens, se sent malade, pense que Lolita joue un jeu, le nargue, qu’on va la voler. A l’absence de Lolita, il devient comme fou et là… en tant que lecteur, il faut s’accrocher, car Humbert dérive, divague.
Je ne l’ai pas lu d’une traite, car c’est un sujet difficile. Et même si dans un article l’auteur nous dit de ne pas nous focaliser sur ça, que l’essentiel de ce roman n’est pas là… on ne peut passer outre.
Humbert se place à la fois comme victime (c’est terrible d’être attiré par des nymphettes) et bourreau (il se présente comme responsable devant ses propres bourreaux.)
Une lecture rattrapée par la qualité littéraire. Un succès que je devais lire. Mais je pense lire quelque chose de drôle par la suite…
Marion (Source image : Electre)