Docteur Sleep de Stephen King (2013)

Publié le par Marion L.

Docteur Sleep de Stephen King (2013)

Lu et article en 2014. Vous avez aimé Shinning? Voici la suite... quand le petit garçon grandit.

     Danny Torrance a survécu à l’Overlook et à son père, avec sa mère, grâce à l’aide du cuistot de l’hôtel. Le petit Dany a toujours le Don, et voit encore ces horribles fantômes. Sans l’aide de son vieil ami, jamais il n’aurait su qu’on pouvait se défendre d’eux. L’élève a besoin d’un maître pour apprendre. Puis il devient Dan, un adulte, alcoolique comme son père, erre sur les routes américaines, s’éloignant des problèmes qui suivent ses nuits de débauche dans les bars. L’alcool entérine, muselle son Don. Et puis il touche le fond. Certains ont besoin de l’atteindre pour mieux rebondir et il est de ceux-là. Une rencontre dans un bar, quelques mots prononcés avec un bambin dans un salon, et bam ! Sa vie change. Il doit arrêter l’alcool et se battre. Surtout que d’élève, il doit devenir le maitre d’une petite fille. Une petite fille très puissante avec un sale caractère qui s’attire les foudres d’un monstre. Bref, tout est là pour être captivant. Et ça l’est. Moins de fantômes, plus de pouvoirs psychiques. La formule est bonne et nous entraine. Les personnages sont attachants, surtout Dan. (Il ne faut jamais négliger les personnages.)

     La dernière fois que j’ai lu du Stephen King je n’avais pas aimé (Simetierre dont l'article est sur le blog) ; son univers principalement, trop sombre et frustrant pour la pauvre lectrice que je suis, mais aussi son écriture (ou la traduction, pourquoi pas.) Je n’aime pas rester sur une mauvaise impression, alors je m’étais promis de relire un texte de lui plus tard. Je ne m’attendais pas à lui donner une chance aussi tôt, mais son livre m’intriguait. Je voulais connaître la suite de Shinning (que je n’ai pas lu, mais vu en film.) L’idée me plaisait bien. Et...

     J’ai adoré ! Il y a encore de la noirceur bien sûr, il faut toujours des méchants et plus ils sont terribles et plus les actes des protagonistes sont héroïques, mais elle n’a rien d’oppressant. On voit la trame de l’histoire se faire, on commence avec le passé, et on y revient parfois quand c’est nécessaire à l’histoire. Pas d’ajout inutile. Le moindre écart à l’histoire sert à mieux apprécier (dans le sens connaitre) les différents personnages et leur personnalité. Je me suis surprise à ne plus vouloir m’arrêter. Je pense que je suis prête à préconiser ce livre pour ceux qui ont eu – comme moi – quelques problèmes avec ses anciens livres (bon, après, je n’en ai lu qu’un.)

     Même s’il évoque des choses macabres ou sombres comme l’alcool, ses conséquences et ses destructions, la disparition d’enfants et leur mort dans d’atroces souffrances, la mort elle-même, très présente (surtout le nouvel emploi de Dan),  ce n’est pas étouffant.

     Je ne sais pas si le terme « lecture agréable » peut s’utiliser ici. Ou bien pour dire que l’on se plonge dans un très bon livre et qu’on le savoure malgré la puanteur de mort qu’il dégage et les mouches qui lui tournent autour. C’est l’image qu’il me reste à sa fermeture. Celle-ci ou celle d’une femme avec une dent jaune, comme une défense, et un chapeau sur la tête, dans une ambiance morbide, à la « oncle Sam ».

     Le Mal est mauvais. Il ne fait pas toujours peur mais il est gênant, on n’en veut pas, il nous écrase, on ne veut pas le voir, ni le sentir, il gêne. Ici c’est un peu ça. Pas de quoi avoir de longues nuits blanches, mais cette sensation de gêne. Il est assez fort pour faire ressortir tout ça avec de simples mots. Même si je n’aime pas toujours, il sait placer une ambiance et nous entraîner dans son décor, à nos risques et périls ? Une bonne suite – même si je n’ai lu le livre qui le précède, d’ailleurs ça me donne envie de le faire (deux ans après, toujours pas fait, mais ça viendra)

Marion (Source image : Electre)

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