Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière (2013)

Publié le par Marion L.

Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière (2013)

[Lu et article écrit en 2013]

          Ceci est un essai sur l’écriture, la lecture et le travail ou la vie quotidienne d’un écrivain sous la forme d’un roman. Il l’explique lui-même, nous dévoile ce qu’il voulait en faire.

    Voici quelques petits conseils entrecoupés d’une réflexion intérieure de l’auteur. Ne pas s’attendre à une recette miracle pour devenir soi-même écrivain et publier un livre. Tout simplement parce qu’il n’y en a pas (ma propre conclusion.) Il y a ceux qui ont du talent et ceux qui travaillent. Ceux qui trouvent preneur dès le premier texte et ceux qui galèrent toute leur vie.  Il évoque bien plus les émotions ou les sensations que l’on ressent au lieu de dresser une liste de choses à faire ou non. Et je le comprends, c’est dur de rationnaliser ou d’expliquer des sensations. Il faut partir de ce constat pour mieux apprécier ce qu’il écrit.

     Il cite beaucoup d’auteurs ou du moins il évoque différentes œuvres pour expliquer et illustrer ses propos. Le problème c’est qu’il avance une idée, donne l’auteur et le titre de l’œuvre et… plus rien. Il faut donc connaître ou avoir lu les œuvres citées pour savoir exactement ce qu’il essaie de dire. Cela fait intellectuel ou grand lecteur mais c’est dommage, car on a l’impression que ce livre ne s’adresse pas à tous ou que les idées lancées restent en suspens. Il ne va pas assez en profondeur. Le but n’était sans doute pas là. Sauf qu’on ne retient pas tout ce qu’il dit, qu’on le quitte de temps en temps, qu’il ne nous entraine pas avec lui et qu’on s’ennuie un peu (je l’avoue.) Pas une lecture que je conseille quand on est un peu fatigué et/ ou pas bien réveillé.

     Et des fois une pépite en sort et nous parle. On pensait être seul à vivre cela, mais non (nous ne sommes pas fous !) Ce qui m’a le plus marqué et me fait dire ça, c’est le fait d’être « habité », de ne pas être seul parfois quand on écrit. Nous pouvons ne pas avoir d’idée, la « panne sèche » et d’un coup être submergé par un raz-de-marée d’idées, d’images ou de sensations.

     On ne peut pas dire qu’il prend les choses à la légère, mais il a un style, une manière de raconter qui utilise une sorte d’humour qui donne de la légèreté à son texte. Mais on ne l’imagine pas du tout en pyjama.

     Donc pour résumer : quelques conseils donnés aux jeunes écrivains, mais pas seulement, c’est une réflexion intime ou intérieure sur ce monde de l’imagination qui parle à certaines personnes et demeure un mystère pour d’autres. S’il faut caricaturer ses exemples, les bons auteurs sont des âmes en peine qui fument, mais surtout boivent beaucoup, et qui vivent l’écriture comme une souffrance. Une grosse caricature car il est plus subtil que cela, mais c’est l’impression que ça donne. Et oui, j’utilise beaucoup le mot mais, ce qui d’après lui en dit beaucoup sur moi… je ne sais pas quoi.

     Quand on sait qu’il n’y aura pas d’histoire (mis-à-part quelques anecdotes) et que le texte prendra la forme d’un essai, on s’habitue (même si ce terme est ici très mal employé) et on prend plaisir à découvrir son univers. On se rend compte aussi d’une influence peut-être inconsciente des auteurs qu’on lit. C’est l’impression qu’il me donne.

     Attendez-vous parfois à vous dire « étrange ». Jeunes auteurs qui cherchaient des réponses, vous pouvez passer votre chemin. Chaque auteur est unique alors puisez les réponses en vous. Ou tentez un passage de ce livre si cela vous interpelle autant.

Marion L. (source image : electre)

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