Hunger games 3 : la révolte de Suzanne Collins
[lu et article écrit en 2013]
Contrairement aux deux premiers il y a moins d’action, ce qui peut donner l’impression qu’il ne s’y passe pas grand-chose et frustrer le lecteur. Et puis vient l’élément perturbateur, si on peut l’appeler ainsi, qui change tout, comme dans les deux précédents volumes.
Cependant, la manipulation de l’image dans les deux premiers est suivie par les combats dans l’arène, or le trois s’écarte un peu de ça. Dans celui-ci ils sont véritablement en guerre, à la fois physique et médiatique. On ne combat pas seulement avec des armes, mais aussi avec des mots.
L’élément de l’arène, malgré ce que l’on peut penser au début est toujours présent. D’ailleurs l’auteur nous le dit et le répète. Un peu dommage qu’elle insiste dessus sans nous laisser l’opportunité ou non de le voir de nous-mêmes. Il ressemble donc à un énorme hunger game avec plus de participants. Et cette fois c’est le capitole qui a « faim » et qui participe malgré lui aux jeux. Un tome aux lourdes pertes…
Katniss déchaine les passions sans comprendre pourquoi, ni comment, puisqu’elle ne fait rien pour. On se sert d’elle pour galvaniser les troupes même elle si elle le fait très bien toute seule lorsqu’elle est au naturel. Elle se rend compte du sacrifice des autres et cela lui pèse. Egoïste aux premiers abords, elle donne au fond l’image d’une jeune fille privée de père, et même un peu de mère, à charge d’une petite sœur qui doit survivre dans un monde où la mort est chose commune, et subvenir aux besoins de toute la famille. Elle n’est pas égoïste, ni vraiment froide, c’est juste une « survivante ». Qui développe d’ailleurs le syndrome du survivant puisqu’elle vit alors que d’autres meurent. Elle semble avoir de solides épaules, mais au fond d’elle elle demeure une adolescente – qui, contrairement à nous – ne peut jouir de ce statut. « Mère » trop tôt avec sa petite sœur, elle regarde tout avec un regard raisonné, même les histoires de cœur. Ne peut pas vraiment se permettre d’être une romantique invétérée. C’est pourquoi ses relations avec Peeta et Gale sont si difficiles et ne ressemblent pas à celles des autres livres pour « adolescents » où la passion est au centre du livre. Et où parfois la fille est plus faible que l’homme et a besoin de lui à ses côtés pour la protéger.
Katniss n’est pas comme ça justement. Elle peut se passer d’un homme fort à ses côtés. Elle n’est pas faible mais débrouillarde. La seule chose qui lui fait défaut est sa psychologie. C’est là que se situe sa faiblesse, besoin de quelqu’un qui la rassure, qui est là sans trop en demander.
Pour ceux qui n’ont pas encore découvert cette trilogie, lancez-vous. La prouesse de l’auteur dans ce livre consiste à ne pas écrire pour une catégorie d’âge, mais pour tous (à partir d’un certain âge tout de même.) Que la guerre commence ! Bonne lecture.
Marion L. (Source image : electre)
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