Conversion de Katherine Howe (2015)

Publié le par Marion L.

Conversion de Katherine Howe (2015)

[lecture 2015] Livre inspiré d’un fait divers dans un lycée des Etats-Unis.

     Nous sommes dans une petite ville, anciennement village de Salem, où des jeunes filles ont accusé des femmes de sorcellerie à la suite d’un mensonge quasiment innocent à la base. En 2012, dans cette même ville, des jeunes femmes de terminale dans un lycée privé pour filles, Saint Joan, sont victimes de troubles étranges : toc, convulsion, perte de cheveux, problème d’élocution… Le nombre de victimes augmente sans qu’aucune explication ne soit apportée. On ne fait que soupçonner mais rien ne parait crédible.

     En parallèle nous suivons Ann Putman qui révèle au révérend Green la véritable histoire du procès, le mensonge, sa participation… les mensonges qui semblent devenir réalité dans le sens où elle joue si bien son rôle qu’elle se met à y croire. Une explication qu’exploite un temps Colleen, même si comme tous les autres elle ne sait rien, sauf ce qu’on veut bien leur dire à la télé ou lors des réunions.

     Hystérie collective ? Produits chimiques ? Mauvaise réaction à un vaccin ? Troubles autres ? Stress ?

     Le suspense demeure jusqu’au bout et au-delà. On suit la maladie, la peur qu’elle engendre chez les adolescentes et leurs parents, le tolet médiatique, les personnes qui en profitent pour être remarquées… à travers le personnage de Colleen, une élève sérieuse qui aimerait finir major de promotion et intégrer une grande université. Elle s’acharne au travail dans ce but, surtout qu’elle est sur liste d’attente, ce qui rend son avenir à l’université incertain.

     Nous sommes donc plongés dans le quotidien de cette élève. Et il faut attendre la fin pour comprendre le titre.

     A cause de ce personnage, l’explication la plus rationnelle (si on suit le principe du rasoir d’Occam) n’est pas tout à fait acceptée, le doute demeure. Oui, cela peut être ça, mais le phénomène peut aussi dans une certaine mesure provenir d’une seule personne qui est dans un tel état d’esprit de souffrance que cela se communique aux autres. Comme lorsque quelqu’un a peur et communique cette peur. Que ce soit ici le personnage dénoncé par Colleen, ou les premières filles touchées. La peur peut faire croire à d’autres qu’elles sont atteintes et y croire tellement que le corps suit.

     Surtout que la mère de ce fameux personnage dit quelque chose à la fin à Colleen qui peut éventuellement permettre une ouverture vers une voie plus surnaturelle (comme ce détail de l’oiseau dans l’arbre, un gros clin d’œil à l’histoire des sorcières de Salem.)

 

     Un livre intéressant du fait où elle n’évoque pas la thèse surnaturelle, mais évalue les autres possibilités et les conséquences de cette histoire. Une bonne manière de raconter cette histoire de façon plus originale.

     Si j’ai bien tout compris elle a vraiment repris le fait divers qui s'était déroulé dans un lycée des Etats-Unis. Même les explications annoncées par les médias à ce moment.

     Un livre à découvrir car il peut plaire à ceux qui aiment la fantasy (histoire surnaturelle) et à ceux qui ne l’aiment pas, même si cela n’en est pas pour les premiers. Original et bien fait, de quoi ravir.

     Le lien entre les sorcières de Salem et ces jeunes filles n’est pas facile à repérer. L’idée ici serait-elle d’apprendre des erreurs du passé ? Comment un mensonge peut prendre de l’ampleur si les menteurs sont de plus en plus nombreux, si mensonge il y a eu.

 

Marion L. (Source image : librairie Decitre)

Publié dans Jeunesse - Adolescents

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